Le changement climatique va rendre les sous-marins indétectables, ou presque

Voici une conséquence guère envisagée, sinon peu connue, du changement climatique. Avec l’augmentation de la température des eaux de surface et de la teneur en sel des océans, la propagation sous-marine des sons sera affectée. Aussi, la capacité des sonars à détecter les sous-marins sera réduite, d’après une étude récente menée par Mauro Gilli et ses collègues de l’École polytechnique fédérale de Zurich, en Suisse, et publiée dans Texas National Security Review.

“D’après ce travail, la probabilité de détection des sous-marins pourrait chuter de manière significative dans les latitudes intermédiaires de l’est de l’Atlantique nord, juste derrière le golfe de Gascogne, et dans la mer du Groenland, explique New Scientist. C’est-à-dire des “zones régulièrement fréquentées par des sous-marins russes et de l’Otan”.

En se fiant, parmi les données du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), au scénario le plus pessimiste pour la période entre 2070 et la fin du XXIe siècle, les sonars ne seraient plus capables de détecter, dans l’océan Atlantique, des sous-marins situés entre 200 à 300 mètres de profondeur, et à plus de 20 kilomètres de distance du navire émetteur. Aujourd’hui, les puissants sonars à basse fréquence des navires militaires sont capables de détecter des sous-marins entre 35 et 60 kilomètres de distance.

Ogives nucléaires

Du côté du Pacifique, il n’y aurait que peu de changement par rapport à aujourd’hui en ce qui concerne les plus grandes profondeurs. En revanche, plus près de la surface, en mer du Japon, la détection des engins nord-coréens, “qui, tout en circulant à faible profondeur, peuvent tout de même transporter des missiles nucléaires”, serait même facilitée.

Tout ceci n’est pas anecdotique, dans la mesure où les sonars sont la seule façon de détecter des sous-marins, lesquels sont des armes de guerre redoutées capables d’attaquer des “navires en surface lors d’une guerre conventionnelle, ce qui pourrait arriver si un conflit éclatait dans le Pacifique entre Washington et Pékin”, rappelle l’hebdomadaire britannique. Et dans un scénario de guerre nucléaire, “ces vaisseaux pourraient rester tapis pendant des mois dans les profondeurs de l’océan avant de lancer une ou plusieurs dizaines d’ogives nucléaires”.

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