Changement climatique : on ne pourra plus dire qu'on ne savait pas !
Canicules, sécheresses, inondations… Les scientifiques disposent aujourd'hui d'outils permettant de prouver le lien entre ces événements extrêmes et le réchauffement global.
Cet article est issu du magazine Les Indispensables de Sciences et Avenir n°216 daté janvier/ mars 2024.
Dire qu’il y a dix ans à peine, le changement climatique n’était redouté que pour ses effets à moyen terme. "Pas avant trente ans !" , affirmaient les plus pessimistes des climatologues. C’est aussi ce que concluait en 2014 le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – le Giec, qui incitait à l’action pour retarder la survenue des conséquences délétères de l’accumulation des gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère. La règle était alors de ne pas mélanger météo et climat, les événements ponctuels avec la temporalité longue des conditions stables et "normales" de température et de précipitations. Cette distinction s’est effondrée.
Un nouveau champ de recherche : l'attribution
Le climat impacte déjà avec violence la météo. L’action devient urgence. On pouvait jusqu’à présent parvenir à cette conclusion de manière empirique, en observant la recrudescence de tempêtes inédites ou de sécheresses à répétition… C'est aujourd'hui "prouvé" par la science, qui vient d'ouvrir un nouveau champ de recherche : l'attribution. Autrement dit, la recherche de la probabilité du lien entre une catastrophe naturelle et le changement climatique. Et les jeunes climatologues en voient leur carrière réorientée.
Cette bifurcation, Davide Faranda l'a vécue en 2012. Jusqu'ici, son champ d'études consistait à considérer les événements extrêmes avec un regard de géophysicien et une approche de mathématicien. Sa thèse, entreprise à l'Université de Reading aux États-Unis et achevée à l'Université de Hambourg en Allemagne, portait sur les valeurs extrêmes des flux géophysiques. "Il s'agit de déterminer si un événement est un fait rare qui sort des probabilités ou s'il s'inscrit dans un système, par exemple le fonctionnement de l'atmosphère, où des événements grands ou petits reviennent plus ou moins périodiquement, explique le chercheur. Rare ne sign[...]
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