Changement climatique : l’ONU en appelle au droit international

“Une petite nation insulaire du Pacifique” vient de réussir à “remporter le genre de victoire diplomatique” sur lesquelles même les “superpuissances mondiales” peuvent se casser les dents, note le New York Times.

L’Assemblée générale des Nations unies a adopté mercredi 29 mars une résolution portée par le Vanuatu, demandant à la Cour internationale de justice (CIJ) de définir les obligations des États en matière de lutte contre le changement climatique : un avis juridique qui pourrait inciter les pays à prendre des mesures plus strictes et à clarifier le droit international.

Les avocats qui soutiennent la résolution estiment que “ce processus est nécessaire car à l’heure actuelle, dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat, il existe une confusion quant aux responsabilités juridiques de chaque pays face au réchauffement climatique”, note le correspondant de la BBC chargé des questions environnementales, Matt McGrath.

“Si vous demandez à dix avocats internationaux spécialisés dans l’environnement si ce qui se passe concernant les émissions dans de nombreux États est illégal en vertu de l’accord de Paris, vous aurez des réponses mitigées”, a expliqué Jorge Viñuales, professeur de droit et de politique environnementale à l’université de Cambridge, à la BBC. “Mais en vertu du droit international […], il est impossible que la destruction de la planète soit légale”, affirme l’expert, qui a participé à l’initiative du Vanuatu.

Résultats “colossaux” du Vanuatu sur le climat

“Ensemble, vous écrivez l’histoire”, a réagi mercredi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, après l’adoption de la résolution, estimant que même non contraignant, le futur avis de l’organe judiciaire des Nations unies pourrait aider les gouvernements à “prendre des mesures climatiques plus courageuses et plus fortes”.

Même si aucun pays ne s’est opposé à l’adoption de la résolution par consensus, les États-Unis et la Chine, “les deux plus gros pollueurs mondiaux”, n’ont pas cosponsorisé le texte, remarque toutefois CNN. Le représentant américain, Nicholas Hill, a même exprimé son désaccord avec la résolution après son adoption, disant préférer la “diplomatie” à un “processus judiciaire” qui risque d’“accentuer les désaccords”. Lors des négociations de l’accord de Paris, les Américains avaient d’ailleurs obtenu une clause précisant que le texte “ne servirait pas de base” pour engager “des responsabilités ou des compensations”.

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