Changement climatique et inflation : tempête sur le café colombien

“Une accumulation de mauvaises nouvelles”, écrit de Bogota le site El País América, qui note que “l’inquiétude s’aggrave chez les caféiculteurs” colombiens. Le café a été, et reste, l’un des produits phares de l’économie colombienne, mais les mauvaises récoltes dues au dérèglement climatique se multiplient. Et la baisse des exportations liée à la baisse de la consommation mondiale en raison de l’inflation a porté un deuxième coup dur au secteur.

La culture de ce produit fragile a toujours été soumise aux aléas climatiques. Mais Juan Camilo Restrepo, ancien directeur commercial de la Fédération nationale des caféiculteurs (Fedecafé) estime que ces événements climatiques hors norme se sont renforcés. “Les orages de grêle et les vents violents ont toujours existé, dit-il. [Mais aujourd’hui] les pluies sont plus intenses, ce qui fait tomber les grains avant qu’ils n’arrivent à maturité.”

“[À l’inverse], les sécheresses, également plus sévères, empêchent les grains de mûrir.”

La Colombie est le troisième producteur mondial de café, quoique loin derrière le Brésil et le Vietnam. Il y a peu encore, le pays récoltait 14 millions de sacs annuels – le sac de 60 kilos est l’unité de mesure internationale de ce commerce. Selon les derniers chiffres annuels de Fedecafé, la production a atteint 12,5 millions de sacs en 2021, puis 11 millions en 2022, une baisse de 12 % sur un an.

Des exportations en baisse de 8 % en 2022

Les exportations ont suivi la même courbe descendante malgré “la poussée des marchés en expansion, comme les marchés chinois et indiens”. La Colombie est également le troisième exportateur mondial, toujours derrière le Brésil et le Vietnam, et ses ventes ont baissé de 8 % entre 2021 et 2022. Selon El País América, les importations de café (toutes origines confondues) ont diminué, au quatrième semestre 2023, de 13 % pour l’Union européenne et le Royaume-Uni, et de 11 % pour les États-Unis.

Cette fois, c’est l’inflation mondiale qui est montrée du doigt par les caféiculteurs colombiens. “Au fur et à mesure que les taux d’intérêt augmentaient, l’industrie [du secteur] a été dans l’obligation de freiner les achats de café. […] La consommation mondiale de tasses de café a connu l’an dernier une baisse inhabituelle.” Un coup de frein qualifié de “drastique” par Camilo Restrepo.

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