Changement climatique : les enfants ne sont pas "O.K."

"Chaque émission de gaz à effet de serre accroît les menaces pour les générations les plus jeunes", rappellent les chercheurs Céline Guivarch et Christophe Cassou dans leur chronique.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°916, daté juin 2023.

Des efforts considérables ont été faits dans le graphisme des schémas du 6e rapport du Giec pour les rendre le plus parlant possible. Le plus emblématique s'appuie sur les désormais populaires warming stripes (codes-barres climatiques) pour illustrer la manière dont le climat a déjà changé et changera tout au long de la vie de trois générations représentatives, nées en 1950, 1980 et 2020.

Elles représentent l'évolution de la température moyenne du globe depuis 1850 par une succession de fines bandes verticales colorées, une par année : des dégradés de bleu pour les années froides, de rouge pour les années chaudes. Les années passées, tirant vers l'orangé, matérialisent le réchauffement en cours. Elles se prolongent par cinq futurs climatiques possibles dont la rougeur dépend de nos émissions de gaz à effet de serre à venir.

28 avril 2022, à Leipzig, des \
28 avril 2022, à Leipzig, des \

28 avril 2022, à Leipzig, des "Warming Stripes" ont été dessinées sur le sol. Elles mesurent 70 mètres sur 6. Crédit : JAN WOITAS / DPA / DPA PICTURE-ALLIANCE VIA AFP

De nombreuses vagues de chaleur

En ajoutant des icônes générationnelles, l'illustration humanise ces futurs climatiques et montre à quel point le monde que connaîtront les générations actuelles et futures dépend des choix et actions engagées aujourd'hui et à court terme. Si les ambitions se limitent aux politiques climatiques actuelles, qui conduisent à un monde à +3 °C environ, les personnes nées en 2020 seront confrontées en moyenne à sept fois plus de vagues de chaleur au cours de leur vie que leurs grands-parents.

Dans un monde à 1,5 °C, ce facteur d'exposition serait ramené à quatre. Chaque émission de gaz à effet de serre accroît les menaces pour les générations les plus jeunes. De quoi réfléchir à la dimension climatique de la nécessaire solidarité entre générations. Les enfants ne seront pas "O.K." sans nous, maintenant.

Par Céline Guivarch, directrice de recherche à l'École des pont[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi