Le changement climatique a "doublé" la probabilité des inondations historiques au Brésil

Les inondations historiques dans le sud du Brésil ont été rendues deux fois plus probables par le changement climatique, qui a "intensifié" les pluies torrentielles causées par le phénomène cyclique El Niño, selon une étude publiée le 3 juin 2024.

En deux semaines, l'équivalent de trois mois de précipitations s'est abattu sur l'Etat du Rio Grande do Sul, "un épisode extrêmement rare, qui ne devrait se produire qu'une fois tous les 100 à 250 ans", selon l'étude du réseau scientifique World Weather Attribution (WWA).

"Le changement climatique a rendu cet épisode deux fois plus probable et de 6 à 9% plus intense"

Des crues dantesques ont submergé des villes entières et dévasté des champs à perte de vue dans cet Etat agricole aussi vaste que le Royaume-Uni.

Le dernier bilan officiel fait état de 172 morts et 42 disparus. Près de 600.000 personnes ont dû quitter leur domicile.

"Les chercheurs ont estimé que le changement climatique a rendu cet épisode deux fois plus probable et de 6 à 9% plus intense", explique WWA dans un communiqué. "Le changement climatique amplifie l'impact d'El Niño dans le sud du Brésil, en rendant un épisode extrêmement rare plus fréquent et plus intense", affirme Regina Rodrigues, une des auteurs de l'étude.

Selon cette chercheuse de l'Université de Santa Catarina, dans le sud du Brésil, trois des quatre pires inondations de l'histoire de Porto Alegre, capitale du Rio Grande do Sul, ont eu lieu "ces neuf derniers mois", ce qui est "très rare".

Et ce, malgré le fait qu'El Niño se soit atténué ces derniers mois, le cycle actuel semblant toucher à sa fin, ouvrant la voie au retour probable du phénomène opposé, La Niña, synonyme de températures mondiales plus fraîches.

Un système de protection défaillant

Avant l'année dernière, quand trois inondations majeures dont une causée par un cyclone avaient déjà fait plusieurs dizaines de morts, le sud du Brésil avait été relativement épargné depuis une soixantaine d'années.

De quoi donner une fausse sensation de sécurité aux habitants, même s'il s'agit d'une région particulièrement vulnérable face aux crues, car traversée par de nombreux cours d'eau, estime Maja Vahlberg, consultante du Centre climat de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Porto Aleg[...]

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