Les Champs-Élysées sont devenus « une avenue de méga riches » pour Jeanne D’Hauteserre, maire du 8e arrondissement

La maire du 8e arrondissement aimerait que les Champs Elysées ne soient pas « une avenue de méga riches ». Photo d’illustration.
MIGUEL MEDINA / AFP La maire du 8e arrondissement aimerait que les Champs Elysées ne soient pas « une avenue de méga riches ». Photo d’illustration.

PARIS - La plus belle avenue du monde a bien changé depuis cette dernière décennie. Entre la disparition de ses boutiques abordables comme H&M ou la Fnac d’ici la fin de l’année, ou de lieux de divertissement comme le cinéma Gaumont, les Champs-Élysées semblent désormais s’orienter uniquement vers le luxe. Interrogée par France Bleu ce lundi 25 mars, Jeanne D’Hauteserre, la maire du 8e arrondissement, déplore ce changement et aimerait que les Champs-Élysées ne soient pas « une avenue de méga riches ».

JO de Paris 2024 : les Champs-Élysées vont se transformer, voici à quoi va ressembler l’avenue

Une évolution regrettable selon la maire, qui craint avec toutes ses fermetures de magasins populaires, que l’avenue ferme aussi ses portes à une certaine population .

« L’image proposée aujourd’hui de cette avenue destinée aux touristes et méga riches avec les marques de luxe dissuade certaines populations à venir se promener sur les Champs Elysées », a-t-elle évoqué au micro de France Bleu. Ces fermetures de plus en plus fréquentes interviennent dans un contexte où les loyers sont devenus très chers et presque intenables pour les enseignes ne pouvant pas rivaliser avec les chiffres d’affaires des grandes maisons de luxe.

Et le fait que l’avenue soit principalement détenue par « le Qatar et de grosses compagnies d’assurances » n’aide pas à diminuer, ou au moins à faire stagner le prix de ces locations. Face à ce constat, Jeanne d’Hauteserre appelle à « impérativement baisser les loyers pour que d’autres marques puissent s’installer et amener une autre population. »

« Aucun moyen de pression » sur les investisseurs

La maire espère que cette demande sera entendue, même si elle avoue ne pas avoir beaucoup de pouvoir sur ces changements. « Nous n’avons aucun moyen de pression à part demander comme aujourd’hui aux investisseurs de baisser les loyers et entendre les besoins des Parisiens d’avoir des marques moins luxueuses » a-t-elle expliqué.

Cette prise de parole intervient après l’annonce du jeudi 21 mars, de la fermeture de la Fnac sur les Champs-Élysées, « lourdement déficitaire » a annoncé le groupe à l’AFP. L’enseigne présente sur l’avenue depuis 1997 connaissait « de multiples difficultés », notamment après l’augmentation « généralisée des charges fixes », à commencer par le loyer. Mais aussi à cause d’une baisse des ventes due à la diminution « de la fréquentation du quartier par la clientèle naturelle de l’enseigne ».

Plus récemment, le célèbre Disney Store avait aussi fermé ses portes en juin dernier, dû au prix des loyers exorbitants mais aussi car le magasin souhaitait se concentrer davantage sur le développement de ses ventes en ligne. Le cinéma Gaumont avait aussi quitté les lieux peu de temps après en décembre 2023, en raison d’une baisse de fréquentation.

D’autres magasins s’étaient, auparavant, aussi éloignés de cette avenue comme Abercrombie & Fitch, Gap, ou encore Citadium.

À voir également sur le HuffPost :

Pimkie va encore fermer des dizaines de magasin, près de 500 emplois supprimés

Habitat, enseigne d’ameublement, demande son placement en redressement judiciaire