Ces champignons que vous cueillez sont peut-être menacés d’extinction
CHAMPIGNONS - Après les plantes et les animaux, c’est au tour des champignons d’être classés comme « espèces menacées ». Et la première liste rouge des espèces de champignons menacées indique que plusieurs d’entre elles sont en danger dans l’Hexagone. Plus précisément, une grosse douzaine d’espèces sont concernées, comme le Bolet rubis, le Bolet de plomb, le Lactaire humide alpin, ou encore le Tricholome brûlant.
Vous pouvez retrouver la liste complète via ce lien. Il y a aussi 16 autres types de champignons qui sont rangés dans la catégorie des espèces quasi menacées d’extinction. Pour établir ce constat, plusieurs organismes ont retroussé leurs manches : le Comité français de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), l’Office français de la biodiversité (OFB) et le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN).
De nombreux mycologues (les spécialistes des champignons) et l’association pour le développement d’outils naturalistes et informatiques pour la Fonge (AdoniF) ont également œuvré pour établir cette liste. Résultat : pas moins de 319 espèces de trois groupes de champignons différents (les bolets, les lactaires et les tricholomes) ont été analysées.
Le changement climatique, principale menace
Pour les champignons, la première grande menace est le changement climatique. Il assèche l’habitat des espèces vivant dans les milieux frais et humides. Le changement climatique est aussi la cause de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des tempêtes, sécheresses et incendies qui frappent la France.
La seconde grande menace découle des activités humaines, qui dégrade et détruit les lieux où poussent les champignons. Il y a par exemple la sylviculture intensive avec l’abattage des plus vieux arbres, les coupes rases ou encore la conversion de forêts en terres agricoles.
D’autres pressions comme le drainage et le remblaiement des zones humides, l’épandage d’engrais et de fongicides ou bien le pâturage intensif affectent aussi ces espèces. L’urbanisation et les aménagements touristiques, notamment en montagne, sont enfin pointés du doigt dans le communiqué de presse présentant cette liste rouge, paru le 3 avril.
Un quart des espèces trop méconnues
Autre point marquant de cette étude, 25 % des champignons évalués sont mal connus. C’est notamment le cas du Lactaire chiffonné et du Bolet de Corse. Il y a un tel manque d’informations à leurs sujets qu’ils sont classés dans la catégorie classée « Données insuffisantes ».
Face à cette situation, les chercheurs mettent en avant l’importance de développer la prospection sur le terrain. Aujourd’hui, si seulement 3,8 % des espèces de champignons peuvent être classées en espèces menacées, ce chiffre devrait probablement augmenter quand les connaissances seront plus développées.
Et pour l’instant, aucune espèce de champignons ne fait l’objet d’un programme de conservation dédié ou de mesures spécifiques de protection. Cette liste est présentée afin de définir les priorités d’action et pour les chercheurs, il s’agit surtout de lutter contre le changement climatique et préserver au maximum les milieux naturels. Cela aiderait à sauvegarder le patrimoine mycologique de nos territoires.
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