Le champ magnétique rajeunit de 15 ans la porte d’Ishtar de l’ancienne Babylone

Grâce au champ magnétique conservé dans des briques mésopotamiennes, on sait que la porte d’Ishtar a été construite 15 ans après la conquête de Jérusalem par les Babyloniens.

Pour dater les objets du passé, les archéologues disposent de technologies plus ou moins précises. L’une d’entre elles, encore balbutiante, est l’archéomagnétisme, qui vient de révéler son potentiel sur des briques de terre cuite dans le cadre d’une étude tout juste publiée dans la revue PLoS ONE. En mesurant l’intensité du champ magnétique conservé dans plusieurs briques de la porte d’Ishtar, l’une des portes d’entrée de Babylone, une équipe internationale de chercheurs a réussi à affiner les datations des différentes phases de sa construction.

On pensait en effet que l’ouvrage, commandé par le roi Nabuchodonosor II – qui régna de 605 à 562 avant notre ère –, avait été réalisé en plusieurs temps, et que son achèvement aurait même pu avoir eu lieu après sa mort. Toutes les briques analysées auraient toutefois été cuites du vivant du souverain, en 569 avant notre ère, ce qui pourrait remettre en cause la signification présumée de l’édifice, censé célébrer la conquête de Jérusalem par Babylone en 586 avant notre ère.

Le champ magnétique rajeunit de 15 ans la porte d’Ishtar de Babylone

L’idée est simple, mais difficile à réaliser : pour obtenir des datations plus fiables que le carbone 14, pourquoi ne pas se fier à l’intensité magnétique conservée dans certains types d’artefacts ? En archéologie, les datations au radiocarbone ou l’appartenance à un type de culture déterminé par le mode de fabrication des silex ou des poteries jouent un rôle primordial, mais elles ne sont pas toujours fiables et peuvent même présenter des incertitudes de plusieurs centaines d’années pour certaines périodes. La méthode archéomagnétique pourrait donc fournir des données plus précises, en particulier pour le premier millénaire avant notre ère au cours duquel la région du Levant – où se situait l’ancienne Mésopotamie (en actuel Irak) – a connu de fortes variations du champ magnétique.

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