Chaleur extrême dans le Grand Nord canadien : ‘‘Il faudra s’adapter’’

“Évènement hors du commun cette semaine : lundi [24 avril] et mercredi [26 avril], l’endroit le plus chaud au Québec a été Kuujjuaq, au nord du 58e parallèle”, indique Météo Média. La chaîne spécialisée précise que le mercure a atteint 16  °C le 24 avril, un record dans les annales météorologiques, qui existent depuis 1947. La normale saisonnière est de – 2 °C. Les prévisions météo ne sont guère rassurantes pour la communauté nordique : on annonce 17 °C ce 1er mai.

Au Canada, le Nunavik a su se protéger du coronavirus.. 
Courrier international
Au Canada, le Nunavik a su se protéger du coronavirus.. Courrier international

Des images captées par Radio-Canada à Kuujjuaq, un village situé à 1 400 kilomètres au nord de Montréal, montrent une absence quasi totale de neige et de flaques d’eau. Les motoneiges ont cédé leur place aux véhicules tout-terrain dans les rues de la ville.

Lacs boueux, absence de neige

“C’est un de ces jours comme on peut en voir au début de l’été, alors qu’on est seulement à la fin d’avril”, confie à la CBC Adamie Alaku. Le vice-président de l’organisation régionale Makivvik explique les conséquences immédiates et désastreuses de cette hausse des températures : “En ce moment, tous les lacs et rivières sont très, très boueux […] Pour le sud du Nunavik, c’est de plus en plus difficile d’avoir accès à nos territoires de chasse, parce qu’il n’y a presque plus de neige pour circuler [dans la toundra]. Cela devient un problème, car on ne peut plus subvenir aux besoins de nos familles.”.

Allen Gordon dit qu’il n’a pas pu ravitailler son camp d’écotourisme situé à 70 kilomètres de Kuujjuaq. Un membre du Centre de formation du Nunavik en survie arctique, Larry Brandridge, déclare au réseau que le couvert de neige arrive de plus en plus tard dans l’année et que cette neige fond plus tôt que d’habitude.

“Depuis des temps immémoriaux, nous vivons de la terre, de la mer et des rivières, qui nous fournissent ce dont nous avons besoin”, enchaîne Adamie Alaku.

“Cela devient vraiment difficile de nos jours. Il faudra s’adapter. Il va falloir passer peut-être à des formes alternatives d’accès à notre territoire.”

Environnement Canada hésite à attribuer le phénomène aux changements climatiques, observe Radio-Canada. Mais le ministère annonce qu’“il s’inscrit tout de même dans une tendance à la hausse des températures globales”.

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