Chômage partiel : les chiffres choc de la fraude

Des entreprises malhonnêtes et des escrocs ont tenté de profiter du dispositif de chômage partiel mis en place par le gouvernement pour faire face à la crise provoquée par le coronavirus. Le ministère du Travail entend réaliser des dizaines de milliers de contrôles.

Pendant le confinement, quand les compteurs du nombre de salariés au chômage partiel s’affolaient, il était difficile d’imaginer que les fraudeurs en profiteraient autant. Ils se répartissent en deux catégories : les entreprises malhonnêtes qui ont fait travailler leurs employés pendant que l’Etat versait les salaires, et des escrocs qui «usurpaient la raison sociale et le numéro d’identification Siret d’entreprises» en utilisant les télédéclarations pour recevoir des indemnités, selon le parquet de Paris, qui s’est saisi des enquêtes d’abord ouvertes par les parquets de Toulouse et de Limoges. Pour l’instant, ont été identifiées 1740 opérations frauduleuses représentant un préjudice de 1,7 million d’euros. Des versements de plus de 6 millions ont pu être arrêtés. Les investigations s’intéressent notamment aux flux financiers internationaux de ces escroqueries et nécessiteront «une forte coopération internationale», a également précisé le Parquet de Paris.

Le ministère du Travail, qui a prévu de mener 50 000 contrôles d’ici à la fin de l’été, en a réalisé 21 000, dont 973 après un signalement. Selon les chiffres obtenus par Paris Match, près de 7000 dossiers ont été clôturés avec 3461 cas conformes et 1437 régularisations. Pour 486 dossiers il existe une suspicion de fraude, et pour 1600 autres il y aurait eu usurpation d’identité lors du paiement. Au total, 30 procédures pénales sont engagées.

Comment ce dispositif a-t-il pu être autant détourné? Comment la sécurité a-t-elle pu être à ce point défaillante? «Il faut se souvenir du contexte de sa mise en place, répond Elisabeth Borne, la nouvelle ministre du Travail. Nous devions en urgence protéger les entreprises et les salariés et ne pouvions pas alors imposer aux(...)


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