Les chèvres perçoivent les changements d’émotion dans la voix des humains

Plutôt jovial ou agacé ? Une étude anglaise révèle la capacité des chèvres à différencier les émotions d’un individu en écoutant sa voix. Des résultats préliminaires qui contribuent toutefois à étoffer la littérature scientifique encore insuffisante sur la sensibilité des animaux d’élevage et leur rapport à l’être humain.

"Au cours de leur longue association avec les humains, les chèvres pourraient avoir développé une sensibilité à nos signaux vocaux", déclarent les chercheurs des universités de Hong Kong et de Roehampton (Londres). Leur dernière étude témoigne de la réceptivité des chèvres à la voix humaine et en particulier de leur capacité à détecter les changements d’humeur.

"Ces recherches nous éclairent sur la manière dont on interagit avec les animaux", s’enthousiasme Marianne Mason, co-autrice de l’étude, auprès de Sciences et Avenir. "Les chèvres et les autres animaux d'élevage sont confrontés à la voix de l’Homme au quotidien. Pourtant, la manière dont elle les affecte n'a pas fait l'objet de beaucoup de travaux scientifiques", déplore-t-elle. Les résultats de ses travaux ont été publiés dans la revue Animal Behavior.

Des chèvres à l’écoute !

L’équipe de scientifiques a analysé le comportement de 27 chèvres du Buttercups Sanctuary for Goats, en Angleterre. "Le sanctuaire étant ouvert aux visiteurs, celles-ci étaient habituées à la proximité avec l’Homme", précisent les chercheurs. L’expérience s’est déroulée en deux phases. D’abord, chaque chèvre a été exposée à une série d'enregistrements d’une même valence émotionnelle : soit positive, humeur joviale, soit négative, humeur colérique. "C’est ce qu’on appelle la phase d’habituation. Les chèvres se désintéressent peu à peu de la voix", analyse Marianne Mason. Mais après neuf lectures avec la même valence émotionnelle, négative par exemple, l’émotion du lecteur change radicalement, devenant soudainement joviale dans ce cas.

Résultat : alors qu’elles ne prêtaient plus attention à la voix, certaines ont subitement regardé la source sonore. Et 75% d’entre elles ont observé le lecteur plus longtemps qu’elles ne l’avaient fait jusqu’à présent. "Ces résultats suggèrent que les chèvres ont remarqué un changement dans les enregistrements qu’elles écoutaient, et qu’elles peuvent donc distinguer les voix humaines joviales de celles qui[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi