Ceuta, l’extrémisme enclavé

Au principe, à Ceuta, en 2007. Le quartier compterait entre 12 000 et 20 000 immigrants, et le taux de chômage y dépasse les 70%.

Le petit territoire espagnol sur la côte du Maroc est pointé du doigt comme un foyer de jihadistes. Reportage au Príncipe, le quartier très pauvre de la ville où règne une omerta sur les réseaux islamistes.

En treillis militaire, une kalachnikov à la main, un sourire radieux face à la caméra. C’est ainsi qu’apparaît Rachid Wahbi dans une vidéo diffusée par le Front al-Nusra, une filiale d’Al-Qaeda. Quelques minutes plus tard, il se lance au volant d’un camion chargé de bombes qu’il éventre contre une caserne militaire à Idlib, dans le nord de la Syrie. Une centaine de personnes périront sur le coup, lui compris. L’attentat a lieu durant l’été 2012.

Quelques mois plus tôt, Rachid Wahbi, 33 ans, n’était qu’un simple chauffeur de taxi du barrio del Príncipe («le quartier du Prince») à Ceuta, cette modeste enclave espagnole au nord du Maroc. Sans que les services de police n’aient soupçonné son degré de radicalisation, il avait laissé sa femme, Sanaa, leurs deux enfants, et sa Mercedes blanche, et avait pris la poudre d’escampette, en compagnie de deux acolytes se faisant surnommer «Piti», 30 ans, et «Tafo», 24 ans, eux aussi futurs kamikazes. Les trois hommes s’étaient alors envolés pour la Syrie. Sur place, peu avant de commettre son action terroriste, Wahbi jurait dans une autre vidéo que sa mort serait vengée par les «siens».

Maisons multicolores aux murs délabrés

Les «siens» semblent l’avoir pris au mot, issus comme lui du Príncipe, le quartier le plus pauvre de Ceuta. Là, le 24 janvier, au cours de l’opération policière «Chacal», quatre jeunes - deux paires de frères - sont interpellés à leur domicile, des maisons basses et lépreuses, sises à flanc de colline. D’après la police espagnole, ils appartenaient à une «cellule locale», et étaient «en contact permanent» avec plusieurs jihadistes partis en Syrie et en Irak, dont leur «mentor», Rachid Wahdi. Chez eux, on trouve des pistolets 9 mm Parabellum, des machettes, des couteaux, des uniformes de combat et des (...) Lire la suite sur Liberation.fr

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