C'est Trump ou la guerre nucléaire, prévient un allié de Poutine

par Andrew Osborn MOSCOU (Reuters) - Les Américains ont tout intérêt à voter pour Donald Trump lors de l'élection présidentielle du 8 novembre s'ils ne veulent pas se laisser entraîner dans une guerre nucléaire, a déclaré l'ultranationaliste russe Vladimir Jirinovski, un allié de Vladimir Poutine. Dans une interview accordée à Reuters, ce vétéran de la politique russe réputé pour ses déclarations iconoclastes estime que le candidat républicain est le seul à pouvoir désamorcer les tensions entre Washington et Moscou. A l'inverse, sa rivale démocrate Hillary Clinton pourrait bien déclencher une Troisième Guerre mondiale, affirme Vladimir Jirinovski, auquel Vladimir Poutine vient de remettre la plus haute distinction russe après la troisième place de son parti pro-Kremlin aux législatives du mois dernier. De nombreux Russes considèrent que Vladimir Jirinovski est avant tout un provocateur qui cherche à attirer l'attention mais ils pensent aussi qu'il est utile au Kremlin, qui l'utilise parfois pour tester les réactions de l'opinion publique. "Les relations entre la Russie et les Etats-Unis ne peuvent pas être pires. La seule façon dont elles pourraient empirer, c'est si une guerre éclatait", a déclaré l'élu ultranationaliste à Reuters dans son immense bureau situé au dixième étage de la Douma, la chambre basse du Parlement russe. "Les Américains qui éliront leur président le 8 novembre doivent réaliser qu'ils voteront pour la paix sur la planète Terre s'ils élisent Trump. Mais s'ils votent pour Hillary, ça sera la guerre (...) Il y aura des Hiroshimas et des Nagasakis partout." CLINTON, UNE "BELLE-MÈRE DIABOLIQUE" Ces propos de Jirinovski contrastent avec ceux de Poutine, qui a cherché mercredi à se dissocier des piratages informatiques dont a été la cible le Parti démocrate américain en assurant qu'il n'était pas dans l'intérêt de Moscou de chercher à influencer le résultat de l'élection présidentielle aux Etats-Unis. Se comparant volontiers à Trump, qu'il dit avoir rencontré personnellement en 2002 et dont il partage le goût pour la rhétorique outrancière et les idées à l'emporte-pièce, Jirinovski pense exactement le contraire. "Il (Trump) s'en ficherait de la Syrie, de la Libye, de l'Irak, et pourquoi donc l'Amérique interférerait-elle dans ces pays? Pareil pour l'Ukraine. Qui a besoin de l'Ukraine?", a lancé celui qui aimait à se présenter comme un ami des anciens dictateurs irakien Saddam Hussein et libyen Mouammar Kadhafi. "Trump aurait de grandes chances de rendre les relations plus pacifiques. Il est le seul à pouvoir le faire", a-t-il ajouté, promettant au magnat de l'immobilier new-yorkais le prix Nobel de la paix. Jirinovski ne porte en revanche pas dans son coeur Clinton, qu'il décrit comme une "belle-mère diabolique" dont il est persuadé qu'elle se prend "pour la personne la plus importante sur Terre". Et de conclure qu'étant une femme, Hillary Clinton ne devrait de toute façon pas pouvoir briguer la présidence des Etats-Unis. "Les Américains devraient choisir Trump parce que les hommes ont dirigé le monde depuis des millions d'années. On ne peut pas prendre le risque de voir l'un des pays les plus riches et les plus puissants dirigé par une femme." (Tangi Salaün pour le service français)