"C'est terrifiant": les jeunes acteurs d'"House of the Dragon" confient leur vertige face à l'ampleur de la série

Milly Alcock dans
Milly Alcock dans

C'est sans aucun doute l'événement série de cette fin d'été: la diffusion de House of the Dragon, le très attendu spin-off de Game of Thrones. Trois ans après la conclusion de la série d'origine, achevée au terme de près d'une décennie d'un succès mondial, sa petite soeur vient de dévoiler son premier épisode ce lundi sur la chaine américaine HBO, et en France sur OCS.

L'intrigue de ce nouveau cru se situe environ 200 ans avant celle de Game of Thrones, dans la même société féodale. Elle se concentre sur la maison Targaryen, qui vit alors son âge d'or à la tête du continent imaginaire de Westeros. Le roi Viserys (Paddy Considine) s'inquiète de sa succession: son frère Daemon (Matt Smith) est violent, impulsif et peu taillé pour prendre sa suite sur le trône mais son unique enfant est une fille, la jeune princesse Rhaenyra (Milly Alcock). Pour résoudre le problème, il suffirait que son épouse, enceinte, lui donne un fils. Autant de considérations qui distraient le souverain de la mystérieuse menace militaire qui gronde aux portes du royaume.

"La série parle des Targaryen et de la manière dont leur famille s'effondre. Et avec elle, le reste du royaume", résume Milly Alcock pour BFMTV.com lundi, au lendemain de la diffusion du premier épisode. "Elle parle de succession, de famille, d'amour, de luxure, de perte, de dragons, de feu, de sang."

"C'est terrifiant"

Mais la menace du feu et du sang n'est rien comparée à l'immense défi que doit relever House of the Dragon: passer derrière le succès phénoménal de la série d'origine, et réussir à convaincre. Remplir le vide laissé par un programme dont chaque saison a fait l'objet d'une attente fiévreuse des fans dans le monde entier, dont chaque épisode a été suivi par des millions de téléspectateurs rien qu'aux États-Unis, et qui a lancé les carrières de stars telles qu'Emilia Clarke ou Kit Harington.

"C'est terrifiant", admet l'actrice, habituée à des projets bien plus confidentiels. "Surtout parce que je ne suis pas aussi connue que Matt Smith ou Rhys Ifans (deux de ses partenaires de jeu, ndlr), c'est la première fois que je me retrouve propulsée dans un univers aussi grand."

D'autant que les fans de la franchise ne sont pas connus pour leur indulgence. Mécontents de la conclusion de leur série préférée, en 2019, ils ont été près de 2 millions à signer une pétition en ligne réclamant que la saison 8 soit entièrement refaite, "avec des scénaristes compétents". Trois ans plus tard, Milly Alcock ironise:

"Nous n'avons pas encore reçu de messages de haine, ce qui est cool."

Le pari est aussi financier. Si le budget exact n'a pas été communiqué, les médias américains spécialisés évoquent une enveloppe "inférieure à 20 millions de dollars par épisode". La saison 1 en comptant dix, le calcul est vite fait... À titre de comparaison, la première saison de Game of Thrones bénéficiait de 6 millions par épisode, et la dernière avait fait monter les enchères à 15.

Même univers, autre série

House of The Dragon est adaptée de Feu et Sang, roman de George R. R. Martin (également auteur de la saga littéraire Le Trône de fer, dont Game of Thrones était tirée). L'auteur américain, qui travaillait comme consultant sur la première série, devient cette fois co-créateur aux côtés de Ryan Condal. Ils y reprennent la recette qui a fait le succès de GoT: une trame qui mêle intrigues politiques, militaires, familiales, une bonne dose de rivalités et de jeux de pouvoir, de la romance et du fantastique, le tout parcouru de scènes de sexe crues et d'images sanglantes à s'en cacher les yeux. De quoi, sans doute, charmer les fans de la première heure.

Mais on sent, chez les acteurs, la volonté de différencier House of The Dragon de son inoubliable grande soeur. Bien sûr, la seconde n'existe pas sans la première. Mais elle compte bien raconter autre chose:

"C'est une histoire bien plus contenue", déclare ainsi Fabien Frankel, l'acteur qui prête ses traits à sir Criston Cole. "'Game of Thrones' démarrait à Winterfell avant d'explorer tous ces autres mondes: celui des Targaryen, de la région de Dorne... Dans notre série, on commence à un endroit, où tous les personnages sont réunis et font face à une thématique, la succession de la famille Targaryen. Le sentiment est très différent, (...) elle se concentre beaucoup sur les relations entre ces gens. C'est une histoire plus intime."

Secret-défense

L'intimité, les acteurs l'ont aussi subie sur le tournage: pendant des mois, alors qu'ils tournaient les scènes de la série qui fera sans doute d'eux des stars, ils ont été tenus de ne rien dévoiler à leurs proches. Comme les acteurs de la précédente série, qui a déployé en son temps des trésors d'ingéniosité face au nombre incalculable de piratages et de fuites qu'elle a connues.

"Je me disais que si j'étais une espionne, mon quotidien ressemblerait à ça", plaisante Milly Alcock lorsqu'elle repense au tournage. L'Australienne a tout abandonné pour la série: "En pleine pandémie mondiale, j'ai dit 'Je pars vivre à Londres'. Tout le monde me disait 'Comment ça tu pars vivre à Londres? Qu'est-ce que tu vas y faire?' et je répondais 'Je ne peux pas le dire.' On devient de très bons menteurs."

Si bien qu'on en finit par oublier que la série tournée dans le plus grand secret finira sur les écrans de tous: "Voir la série enfin sortir, c'est assez surréaliste", déclare Fabien Frankel. "Quand vous filmez, vous oubliez un peu que n'importe qui pourra la voir. Et Milly et moi avons joué dans des projets beaucoup plus petits. Quand quelqu'un voit quelque chose que l'on fait, en général on n'y croit pas. Là, c'est un niveau d'attente inédit pour nous."

Le temps dira si House of The Dragon rencontrera le succès de son illustre aînée. Côté critiques, les médias se partagent entre émerveillement et déception. Mais les chiffres de visionnage sont prometteurs: le programme a signé la meilleure audience de l'histoire de HBO pour un premier épisode, avec près de 10 millions de téléspectateurs.

Article original publié sur BFMTV.com