"C'est prendre un risque": Marine Le Pen opposée à l'envoi d'instructeurs français en Ukraine

"Je n'y suis pas favorable". Marine Le Pen a exprimé ce mercredi 5 juin son opposition à l'idée d'envoyer des instructeurs militaires français former des soldats ukrainiens sur la zone de conflit en Ukraine.

"Envoyer des instructeurs qui sont des militaires dans un pays en guerre, c'est évidemment prendre un risque", a déclaré la patronne des députés RN sur BFMTV.

"C'est prendre le risque qu'ils soient des cibles, si par malheur ils se voient frappés, qu'est-ce qu'on va faire? Est-ce qu'on répond ou on ne répond pas?", a développé Marine Le Pen, "quelle sera la réaction de la France si nous sommes obligés par malheur d'enregistrer des pertes humaines?"

"On peut très bien les former sans envoyer nos militaires"

"Nous les (les soldats ukrainiens, NDLR) formons déjà en France, en Pologne, et je pense que c'était la solution raisonnable", a encore estimé l'ancienne présidente du Rassemblement national sur notre antenne, "on peut très bien former les Ukrainiens sans envoyer nos militaires dans un pays en guerre".

Plus de deux ans après le début de la guerre entre la Russie et l'Ukraine, Marine Le Pen a vanté l"énergie" de Volodymyr Zelensky et "les résultats qu'il obtient en mobilisant la communauté internationale fait qu'il m'apparaît être un patriote et j'ai toujours du respect pour les patriotes". La cheffe des députés RN a même confié avoir "de l'admiration, bien sûr" pour le président ukrainien.

"Le président n'a eu de cesse d'instrumentaliser le conflit"

Le président de la République Emmanuel Macron doit s'entretenir vendredi avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, présent en France pour les commémorations du Débarquement. Le chef de l'État assistera par ailleurs à la mi-juin au sommet de paix pour l'Ukraine qui se tiendra en Suisse.

Pour Marine Le Pen, Emmanuel Macron "n'a eu de cesse d'instrumentaliser le conflit en Ukraine", jugeant que cette invitation faite "au dernier moment" à Volodymyr Zelensky "à quelques heures de la fermeture de la campagne officielle (des élections européennes, NDLR) n'est pas le fait du hasard".

Interrogée enfin sur la poursuite ou non d'envoi d'armes françaises à Kiev, Marine Le Pen a estimé que "nous devons livrer des armes si elles servent à l'Ukraine d'arriver en position de force dans une négociation".

Article original publié sur BFMTV.com