"C'est grossier": Poutine ironise après avoir été insulté de "salopard cinglé" par Joe Biden

Après l'avoir traité de "boucher" et de "criminel de guerre", le président américain Joe Biden a qualifié son homologue russe Vladimir Poutine de "salopard cinglé" ce mercredi 21 février. Ce à quoi a réagi le principal interessé ce jeudi.

C'est "grossier oui", a dit Vladimir Poutine à un journaliste de la télévision russe, avant d'ajouter que Joe Biden n'allait "pas me dire, 'Volodia (diminutif en russe de Vladimir, NDLR), bravo, merci, tu m'as beaucoup aidé'".

Il ne semble ainsi pas trouver cette réaction inappropriée alors qu'il a jugé préférable , le 14 février dernier, pour la Russie que l'actuel président soit reconduit en 2024 à la place de Donald Trump, car jugé "prévisible".

"Une immense honte"

"La menace existentielle, c'est le changement climatique. Il y a bien ce salopard cinglé qu'est Poutine, et d'autres, et il faut toujours s'inquiéter d'une guerre nucléaire, mais la menace existentielle pour l'humanité c'est le changement climatique", avait lancé le président démocrate de 81 ans pendant une rencontre à San Francisco (Californie) avec des donateurs du Parti démocrate.

En anglais, Joe Biden a dit "crazy SOB", ces trois dernières lettres étant un raccourci pour "son of a bitch", une insulte traduisible en français par "salopard", "connard", voire "fils de pute".

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait réagi plus tôt dans la journée estimant que c'est "une immense honte pour (...) les États-Unis". "Si le président d'un tel pays utilise un tel lexique, c'est forcément honteux", avait-il abondé.

"Il est clair que M. Biden, au profit d'intérêts politiques nationaux, affiche un comportement dans le style d'un cow-boy hollywoodien. Il voudrait que ce soit le cas. Je ne pense pas que ce soit possible", a ajouté Dmitri Peskov.

Le juron facile

Le président américain a pour sa part la réputation d'avoir le juron facile en privé.

En mars 2021, avant même l'invasion russe de l'Ukraine le 24 février 2022, il avait répondu par l'affirmative à la question d'un journaliste lui demandant si Vladimir Poutine était "un tueur".

Des propos non regrettés, avait ensuite dit un porte-parole de la Maison Blanche. "C'est celui qui le dit qui l'est !", avait ironisé Vladimir Poutine, selon des propos retransmis à la télévision russe.

En mars 2022, Joe Biden avait dit de Vladimir Poutine qu'il était un "criminel de guerre", puis un "boucher", à chaque fois à l'occasion d'échanges brefs et spontanés avec la presse. Il avait également lâché : "Pour l'amour de Dieu, cet homme ne peut pas rester au pouvoir". "Un chef d'Etat doit rester réfléchi", avait alors réagi le porte-parole du Kremlin.

Enfin, en octobre 2023, le président américain avait comparé le mouvement islamiste palestinien à Poutine, qualifié de "tyran", soulignant que "tous les deux veulent anéantir complètement une démocratie voisine".

Des propos "inacceptables" pour le Kremlin.

Au cours de sa rencontre avec des donateurs mercredi, Joe Biden s'en est par ailleurs pris à son prédécesseur Donald Trump, qui sera selon toute probabilité son adversaire en novembre, et à sa réaction à la mort en prison d'Alexeï Navalny

Le républicain a assimilé ses problèmes avec la justice américaine à des persécutions politiques et a comparé son sort à celui de l'opposant russe.

"Si j'avais dit une chose pareille devant vous il y a 10 ou 15 ans, vous auriez tous pensé qu'il fallait m'interner de force", a dit Joe Biden. Il a promis d'annoncer vendredi des sanctions "majeures" contre la Russie en réponse à la mort d'Alexeï Navalny.

Le président américain avait lancé la même insulte de "son of a bitch" à un journaliste de Fox News, la chaîne préférée des conservateurs, en janvier 2022, tandis qu'il pensait que son micro était éteint. Cette expression avait alors été traduite par "espèce de connard".

Article original publié sur BFMTV.com