"C'est dangereux": le recteur de la Grande Mosquée de Paris dénonce les propos de Michel Houellebecq

Michel Houellebecq récite des poèmes sur fond d'électro au Printemps de Bourges, le 20 avril 2022 - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP
Michel Houellebecq récite des poèmes sur fond d'électro au Printemps de Bourges, le 20 avril 2022 - GUILLAUME SOUVANT © 2019 AFP

"Qu'il amalgame le terrorisme à l'islam, je trouve cela inacceptable". Invité ce jeudi sur le plateau de BFMTV, le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz a dénoncé les propos de Michel Houellebecq tenus dans une interview pour un hors-série de la revue Front Populaire, publié en novembre dernier. La Grande Mosquée de Paris a annoncé mercredi qu'elle allait déposer une plainte contre l'écrivain.

"Je considère qu'il est de mon devoir et de mon droit d'aller devant le juge. C'est le juge qui va statuer", souligne le recteur sur BFMTV.

Chems-Eddine Hafiz estime en effet que Michel Houellebecq "jette de l'huile sur le feu" avec ses propos sur les musulmans. "J'espère qu'il n'est pas conscient de ce qu'il fait", ajoute-t-il. "Monsieur Houellebecq oppose les 'Français de souche' d'un côté et les musulmans de l'autre, c'est dangereux", juge-t-il encore.

Des "Bataclan à l'envers"

"Quand des territoires entiers seront sous contrôle islamique, je pense que des actes de résistance auront lieu", a ainsi déclaré Michel Houellebecq dans son interview à la revue de Michel Onfray. "Il y aura des attentats et des fusillades dans des mosquées, dans des cafés fréquentés par les musulmans, bref des Bataclan à l'envers".

"Le souhait de la population française de souche, comme on dit, ce n'est pas que les musulmans s'assimilent, mais qu'ils cessent de les voler et de les agresser. Ou bien, autre solution, qu'ils s'en aillent", a-t-il encore dit.

"Les propos de Michel Houellebecq sont violents", a réagi Chems-Eddine Hafiz, ce jeudi. "Jeter comme ça l'anathème sur l'ensemble d'une composante de la population française, l'excluant totalement, c'est extrêmement grave".

"Je veux montrer que les musulmans sont des citoyens à part entière", souligne-t-il encore. "Et lorsqu'ils sont touchés dans leur droit, ils réagissent, non pas en allant brûler des drapeaux ou en brûlant des voitures, mais en tant que citoyens".

Michel Houellebecq a déjà été poursuivi pour des propos contre l'islam, mais relaxé en première instance comme en appel, lors d'un procès pour incitation à la haine. Il avait déclaré en 2001 dans une interview: "La religion la plus con, c'est quand même l'islam".

Article original publié sur BFMTV.com