"C'est notre bonne fée": en Ukraine, une médecin de 68 ans reste malgré les bombardements

À Siversk et aux alentours, dans l'est de l'Ukraine, encore un millier de personnes n'ont pas quitté leur maison. Pour les soigner, il ne reste qu'une seule médecin, qui est par ailleurs l'une des derniers docteurs généralistes de toute la région du Donbass.

"J'ai une table d'osculation, un électrocardiogramme, un oxymètre pour mesurer la saturation en oxygène. J'ai aussi un glucomètre pour le diabète, un tonomètre pour les yeux. J'ai donc les instruments essentiels", estime la Dr Alla Trubachova, qui consulte sept jours sur sept et à n'importe quelle heure de la journée.

"Tous les jours, on entend des boom"

"J'ai les veines bouchées, mes mollets sont gonflés et je n'ai plus de cachets pour mon diabète", explique Lyudmyla, l'une de ses patientes. Dans son placard, Alla Trubachova stocke autant de médicaments qu'elle le peut. Aucune ordonnance n'est nécessaire et tous sont gratuits dans cette région en guerre.

"Tous les jours, on entend des boom". Même si on s'y habitue, à chaque fois ça nous secoue de tous les côtés, surtout la nuit", témoigne Lyudmyla.

"Si le docteur n'était pas là, ce serait vraiment très dur. C'est notre bonne fée à nous. Même si on n'est pas malade, moralement elle nous aide", affirme-t-elle.

Malgré les bombardements, Alla Trubachova, 68 ans, ne compte pas se retirer dans un endroit plus en sécurité. "Je ne peux pas quitter mes patients" juge la médecin.

Non loin de son cabinet, l'impact d'un missile a récemment creusé un trou de 15 mètres de diamètre et 5 mètres de profondeur. La ville de Siversk est par ailleurs située à environ 30 km de celle de Soledar, dont les forces russes ont affirmé en avoir pris possession la semaine dernière.

Article original publié sur BFMTV.com