Les cerveaux des spinosaures ne reflètent pas leur passé aquatique

Des chercheurs de l'université de Southampton et de l'université de l'Ohio ont reconstitué le cerveau et l'oreille interne de deux spinosaures britanniques, contribuant ainsi à découvrir comment ces grands dinosaures prédateurs interagissaient avec leur environnement.

Les premiers fossiles de spinosaures, des dinosaures théropodes carnivores, ont été découverts en Égypte, en 1912, par le paléontologue allemand Ernst Stromer von Reichenbach. Les restes correspondaient à une espèce baptisée Spinosaurus aegyptiacus et comprenaient une mandibule, quelques dents et plusieurs vertèbres. Mais, conservés en Allemagne, ils ont été complètement détruits durant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. De nouveaux spécimens ont été mis au jour presque 30 ans plus tard, à partir des années 1970, dans toute l'Afrique du Nord. Aujourd'hui, des fossiles de cette famille de dinosaures ont été déterrés sur tous les continents qui permettent d'éclairer leur appétence pour les milieux aquatiques.

Cerveaux reconstitués

Pour mieux comprendre les origines de ces adaptations à la vie dans et autour des rivières, des chercheurs de l'Université de Southampton ont examiné et scanné les crânes de deux spinosaures découverts en Angleterre, le Baryonyx dans le Surrey et le Ceratosuchops de l'île de Wight. Tous deux âgés de 125 millions d'années, leurs crânes sont particulièrement bien conservés et gardent sur leur surface interne la trace des tissus mous, des cerveaux, qu'ils contenaient. D'après les modèles numériques ainsi établis, il apparaît que les bulbes olfactifs, qui traitent les odeurs, n'étaient pas particulièrement développés et que l'oreille était probablement adaptée aux sons de basse fréquence. Les parties du cerveau impliquées dans le maintien de la stabilité de la tête et de la fixation du regard sur les proies étaient probablement moins développées que chez les spinosaures ultérieurs, plus spécialisés.

Baryonyx walkeri. Crédit : WitmerLab/Chris_Barker
Baryonyx walkeri. Crédit : WitmerLab/Chris_Barker

Reconstruction tridimensionnelle de la cavité cérébrale et des nerfs et vaisseaux sanguins associés dans la boîte crânienne de l'emblématique spinosauridé britannique Baryonyx walkeri. Crédits : WitmerLab / Chris Barker.

Peu d'adaptations cérébrales

"Malgré leur écologie inhabituelle, il semble que le cerveau et les sens de ces premier[...]

Lire la suite sur sciencesetavenir.fr

A lire aussi