Le centre tient bon lors des élections au Parlement européen, mais cela suffira-t-il ? - ANALYSE
Les partis pro-européens sont toujours susceptibles de conserver une majorité significative au Parlement européen, mais cela ne signifie pas pour autant que l'avenir soit serein pour Ursula von der Leyen, candidate à la présidence.
Les données publiées après la fermeture des bureaux de vote dimanche 9 juin montrent que la coalition clé de quatre partis centristes pourrait compter un total de 462 eurodéputés.
Cela représente une bonne majorité, plus de 64 %, du corps législatif qui délibérera sur la législation européenne au cours des cinq prochaines années.
Mais un test majeur pourrait avoir lieu dans les semaines à venir, puisque les députés doivent approuver les candidats à la tête de la Commission européenne, pour laquelle Mme von der Leyen est l'option la plus probable.
Bien que le Parlement européen n'ait pas d'accords de coalition formels en tant que tels, Mme von der Leyen s'est appuyée sur des législateurs des Verts, des libéraux et des socialistes, ainsi que sur son propre Parti populaire européen de centre-droit, depuis qu'elle a cherché à se faire nommer pour son premier mandat en 2019.
Même à ce moment-là, elle ne l'a emporté que par sept voix, 383 députés ayant voté en faveur de sa candidature lors d'un vote à bulletin secret des législateurs.
Aujourd'hui, les Verts et les Libéraux ayant perdu 20 eurodéputés chacun, il sera encore plus difficile de trouver un nombre magique de gagnants.
Mais, Mme von der Leyen a peut-être des raisons d'être encore optimiste.
L'une d'entre elles est la forte performance de son propre PPE, qui, selon les dernières données, pourrait se vanter de détenir plus d'un quart de l'hémicycle - voire plus, s'il est rejoint par d'autres nouveaux venus.
Le mauvais résultat de 2019 pourrait être dû en partie à l'ire des législateurs qui n'ont pas demandé le soutien officiel d'un groupe politique, ce qu'elle a rectifié cette fois-ci en se lançant dans la campagne en tant que candidate principale du PPE.
Elle pourrait même chercher des soutiens plus éloignés, même si ses tentatives pour courtiser le parti de Giorgia Meloni pourraient lui aliéner le soutien de la gauche.
Tous les regards seront tournés vers Bruxelles et Strasbourg dans les semaines à venir, une fois que l'arithmétique électorale sera plus claire, et vers la question de savoir si Mme von der Leyen peut franchir son prochain obstacle majeur.