Centrale de Romanche-Gavet : des turbines en grande pompe

Le chantier hors norme accueille ses deux colossales roues à aubes cet été. EDF, confiant, estime les retombées économiques du projet hydroélectrique à 40 millions pour les entreprises locales.

Elle porte un nom d’homme, Francis, fait 2 mètres de diamètre et pèse 4 tonnes. Pour l’atteindre, il faut parcourir plusieurs centaines de mètres sous terre dans le massif de Belledonne (Alpes). La première turbine de la centrale hydroélectrique de Romanche-Gavet (Isère) a été installée le 3 juillet, la seconde devrait suivre courant août. Ces deux roues à aubes constituent le cœur du nouvel aménagement souterrain d’EDF : d’une puissance installée de 92 MW, elles entreront en service en 2020. Par la poussée de l’eau, elles permettront de produire 560 GWh par an, soit l’équivalent de la consommation électrique d’une ville de 230 000 habitants.

Le chantier est pharaonique : depuis 2013, 160 000 mètres cubesde roche ont été extraits afin de percer un tunnel de 10 kilomètres qui mènera l’eau de la Romanche du barrage de Livet à la caverne-usine de Gavet. Entre ces deux villages, six centrales et cinq barrages avaient été construits au début du XXe siècle par les industriels venus prospérer grâce à la houille blanche. Tous vont être détruits, à l’exception de la centrale des Vernes, classée monument historique. L’arrivée des turbines marque un climax pour les équipes à pied d’œuvre depuis des mois : jusqu’à 300 ouvriers ont été mobilisés, la moitié en ce moment. Elle représente aussi une belle opportunité pour le leader français de l’hydraulique de communiquer sur son savoir-faire et de plaider sa cause, alors que les modalités de l’ouverture à la concurrence imposée par la Commission européenne se précisent.

«Choix politique». En France, le secteur de l’hydroélectricité, deuxième source de production électrique du pays derrière le nucléaire, est historiquement contrôlé à 80 % par EDF et à 15 % par des filiales d’Engie. Or une partie des concessions accordées après-guerre arrivent (...)

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