La CEDH rejette un recours après la mort d'une migrante nigériane en 2018 dans les Hautes-Alpes

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a annoncé jeudi avoir rejeté le recours déposé par une association et la soeur d'une jeune migrante nigériane, après le décès de celle-ci dans les Hautes-Alpes en 2018.

Blessing Matthew avait été retrouvée morte dans le cours d'eau de la Durance le 9 mai 2018, deux jours après une tentative d'interpellation par des gendarmes alors qu'elle venait de traverser, avec deux autres personnes, la frontière franco-italienne.

La requête concernait le rejet par la justice française d'une demande de reprise de l'enquête judiciaire sur charges nouvelles, après un premier non-lieu prononcé par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Grenoble.

La soeur de la victime et l'association "Tous migrants" estimaient n'avoir pas eu droit à une véritable enquête malgré la production d'un nouveau témoignage fourni par un des "exilés pourchassés par les gendarmes" évoquant un "véritable guet-apens".

La réouverture de l'enquête rejetée "pour motifs pertinents et suffisants"

Mais la CEDH a rejeté la requête de l'association, estimant qu'elle ne pouvait pas se prétendre victime de la violation des droits.

Concernant la demande de la soeur, la CEDH a jugé que la demande de réouverture de l'enquête avait été "attentivement examinée avant d'être rejetée pour des motifs pertinents et suffisants" par la justice française, et que le nouveau témoignage proposé n'était pas "de nature à remettre en cause ni le sérieux ni les conclusions de l'enquête initiale".

Installée à Strasbourg, la CEDH est un tribunal international chargé de statuer sur les violations de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme dans les 46 pays qui ont ratifié ce texte.

Ces pays, dont la France et l'ensemble des membres de l'UE, sont réunis au sein d'une institution internationale, le Conseil de l'Europe, qui siège également à Strasbourg.

Article original publié sur BFMTV.com