"Un cauchemar": huit mois après le séisme dans l'Ouest, des dizaines de maisons encore inhabitables

Depuis le 16 juin 2023, Catherine vit "un cauchemar". Près de huit mois après le tremblement de terre de magnitude 4,8 qui a secoué l'ouest de la France, sa maison est toujours inhabitable: la cheminée sur son toit est tombée, un fissure traverse l'un des murs. Désormais, seuls les étais, ces éléments de soutien, placés à des points stratégiques, "tiennent sa maison".

"On se console en disant que c'est provisoire, que ça va être réparé", explique-t-elle.

Deux semaines après le tremblement de terre, la commune où elle vit, Cram-Chaban (Charente-Maritime), a été reconnue en état de catastrophe naturelle. Dans la rue principale de ce village de 648 habitants, situé à quelques kilomètres de l'épicentre, la quasi-totalité des maisons sont encore bâchées ou soutenues par des structures en bois ou en acier - 180 sont touchées au total.

Tous ces édifices ont été construits avec les mêmes matériaux. "Ce sont des longères du marais poitevin, faites avec un liant de terre et un peu d'agrégat", explique Laurent Renaud, le maire de Cram-Chaban, interrogé par BFMTV.com.

"Mais le problème, ça a été ces pluies incessantes qui se sont abattues au mois de novembre: ça lessive le liant et c'est (ce qui provoque) des situations où les maisons s'écroulent", résume-t-il.

"Le village ne vit plus comme avant"

Comme des dizaines d'habitants, Catherine a dû déménager dans un "village" de mobil-homes installé sur l'ancien terrain de football, à quelques mètres à peine de sa maison. "Maintenant, il faut avancer, sans penser qu'il pourrait y avoir un autre tremblement de terre", veut-elle croire.

Le maire de Cram-Chaban a interpellé le Premier ministre en début d'année. "Je serais très honoré de vous recevoir dans notre petit village (…). Je ne voudrais pas qu’on nous oublie", a écrit Laurent Renaud à Gabriel Attal, selon les extraits publiés par Le Parisien.

"Mon village se meurt, je me sens démuni", s'alarmait-il.

"Les services de la préfecture et de notre intercommunalité nous aident beaucoup mais le village ne vit plus comme avant", poursuivait l'édile. "Les gens attendent des réponses, ils ont besoin de se projeter, d’avancer. Certains ont tout perdu en quelques secondes." Il espère désormais trouver des solutions pour reloger de manière pérenne ses administrés.

Article original publié sur BFMTV.com