Catastrophes naturelles : 3 innovations pour réduire les risques

Au-delà des méthodes bien connues et éprouvées, la recherche explore de nouvelles pistes pour détecter plus en amont des catastrophes naturelles. Apprentissage automatique et réseaux de télécommunications à l'appui.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°923, daté janvier 2024.

La fibre optique contre les séismes

C'est potentiellement un détecteur géant de séismes, couvrant toute la planète ou presque et sans énormes coûts de déploiement puisqu'il est déjà en place ! Il s'agit du réseau de câbles de télécommunications en fibres optiques, où les données passent sous forme d'ondes lumineuses. Plus d'un million de kilomètres de fibre optique sont posés au fond des océans. Le principe a émergé au milieu des années 2010, quand des chercheurs en géophysique de l'Université Stanford (États-Unis) ont tiré 4,8 km de ce type de câbles sous le campus. Des pulsations laser sont envoyées depuis une extrémité, de manière à observer les perturbations subies par l'onde lumineuse lorsque le sol vibre. Depuis, les projets se multiplient (Suisse, Royaume-Uni, Norvège).

Fin 2019, une équipe française a capté un séisme de magnitude 1,9 survenu à 100 km d'un câble tiré au large de Toulon pour les besoins d'un laboratoire sous-marin. L'idée est maintenant d'exploiter une particularité des réseaux de télécommunications : ils contiennent de la "fibre noire", c'est-à-dire des fibres encore non utilisées. Il est donc possible de les louer aux opérateurs pour faire passer des signaux dédiés à l'activité sismique.

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Les ondes radio satellitaires contre les tsunamis

Les tsunamis peuvent se faire sentir jusque dans l'ionosphère, entre 50 et 600 km d'altitude, perturbant le contenu électronique total (TEC). Soit la quantité d'électrons dans une colonne large d'un mètre carré. Or, ces électrons aident à la propagation des ondes radio utilisées par les satellites. Sur cette base, une équipe franco-américaine a entraîné un algorithme sur les perturbations du TEC captées par les satellites de géolocalisation avant et après trois tsunamis en 2010, 2011 et 2012. Puis, l'outil a analysé les données d'un tsunami de 2015.

Résultat ? [...]

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