Le casse-tête des policiers pour lutter contre les fêtes clandestines

300 personnes ont participé à cette fête clandestine à Paris. - Daphné Rousseau/AFP
300 personnes ont participé à cette fête clandestine à Paris. - Daphné Rousseau/AFP

500 personnes rassemblées dans un hangar loin d'avoir les capacités d'en accueillir autant. A Marseille, la fête clandestine organisée dans la nuit de samedi à dimanche dans le 14e arrondissement de la ville, mais aussi celles qui se sont récemment tenues à Strasbourg, à Nantes, ou Paris, où 300 personnes s'étaient rassemblées la fin du mois de novembre, témoignent du véritable casse-tête auquel sont confrontées les autorités pour contrôler ces rassemblements. Notamment à l'approche du 31 décembre.

La semaine dernière, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, a annoncé que plus de 100.000 gendarmes et policiers seront mobilisés pour la nuit de la Saint-Sylvestre où aucune dérogation au couvre-feu - en place dès le 15 décembre de 21 heures à 6 heures - ne sera accordée. Le gouvernement a prévenu: l'accent sera mis sur les fêtes clandestines et les rassemblements non autorisés. Il n'y aura aucune tolérance à l'encontre des contrevenants aux consignes de restriction.

"On est forcément en retard"

Voilà pour le message politique, reste la réalité du terrain pour lutter contre ces fêtes clandestines, où aucune distanciation sociale n'est respectée et où le port du masque est inexistant. Car empêcher ces fêtes clandestines présente deux difficultés pour les forces de l'ordre. Déjà il s'agit de les anticiper. Les invitations sont lancées sur les réseaux sociaux, des consignes de discrétion y sont associées.

"Le principe même de ces soirées, c'est que ça ne se sache pas, donc on est forcément en retard", peste une source policière.

La plupart du temps, les policiers sont alertés par les riverains comme à Joinville-le-Pont, le 15 novembre dernier, où une soirée privée qui rassemblait entre 300 et 400 participants dans une maison de cette ville du Val-de-Marne a été interrompue.

Mais parfois, il leur est impossible d'intervenir faute de tapage nocturne caractérisé. "Certaines fêtes clandestines sont extrêmement bien organisées. Il y a la caisse à l'entrée, de l'alcool à volonté, des stups et plus si affinités", raconte à l'AFP un policier de la BAC de nuit parisienne.

"Impossible de verbaliser 500 personnes"

Parfois, par des renseignements, les forces de l'ordre sont prévenues qu'un événement clandestin va se tenir. "Dans ce cas, nous réalisons des contrôles préventifs pour éviter que les invités y participent", explique encore ce policier. Mais lorsque la fête a déjà commencé, les verbalisations des participants et l'interpellation des organisateurs présentent une seconde difficulté pour les policiers et gendarmes.

"Nous nous préparons pour éviter le pire car ça peut très vite dégénérer", explique ce lundi sur BFMTV Bruno Bartocetti, le secrétaire national zone Sud du syndicat Unité SGP Police FO, qui rappelle que les participants sont toujours alcoolisés. Mais "il est impossible de verbaliser 500 personnes", consent encore le syndicaliste.

Le message de fermeté du gouvernement est toutefois passé dans les rangs des forces de l'ordre qui appliqueront la tolérance zéro, notamment le soir du 31 décembre. "Nous allons bien sûr nous préparer pour nous montrer intransigeant à l'endroit des organisateurs", insiste Bruno Bartocetti. Ces derniers encourent d'ailleurs jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende pour "mise en danger de la vie d'autrui". Mais les policiers comptent aussi sur la responsabilité des Français.

"Dans la pratique, tout dépendra du bon vouloir de ces gens", conclut notre source policière.

Article original publié sur BFMTV.com