« Cash Investigation » rappelle que « l’argent facile » promis par les influenceurs n’est jamais une bonne idée

Cash Investigation : Argent facile les fausses promesses des influenceurs est diffusé le 4 avril sur France 2.
Cash Investigation : Argent facile les fausses promesses des influenceurs est diffusé le 4 avril sur France 2.

TÉLÉVISION - Ces systèmes sont juteux, c’est certain, mais vraiment pas pour tout le monde. Les journalistes de Cash Investigation se sont penchés, dans le nouveau numéro du magazine d’enquête d’Élise Lucet, sur les différents business générés par les vidéos promotionnelles d’influenceurs et autres personnalités sur les réseaux sociaux pour faire de « l’argent facilement ». Spoiler alert pour les téléspectateurs de France 2, ça n’est presque jamais lucratif, au contraire.

Dans le numéro diffusé ce jeudi 4 avril, Cash Investigation a tenté de décrypter les différentes mécaniques mises en place afin d’encourager les abonnés et autres followers « lambda » (c’est-à-dire comme vous et moi) à dépenser de l’argent pour tenter d’investir et le faire fructifier. Souvent un peu, généralement beaucoup, et parfois trop. Pour ce faire, les équipes de Cash Investigation ont découpé en trois angles leur enquête.

Dans un premier temps, les projecteurs sont mis sur les influenceurs et leur promotion du « copy trading ». Par le biais d’une vidéo Instagram ou TikTok mettant en avant leur niveau de vie 100 % bling bling, ils invitent directement leurs abonnés à tenter eux aussi de gagner de l’argent « sans rien faire » en téléchargeant une application de trading et en misant « quelques centaines d’euros ». Garantie absolue selon eux de mettre du beurre dans les épinards, voire de devenir riche.

« Gagner de l’argent en dormant »

Par le biais de témoignages de personnes ayant perdu pour certaines plusieurs milliers d’euros en plaçant de l’argent suite à ces promotions, mais aussi de professionnels de l’autorité des marchés financiers, le reportage illustre la perversité de ce système. Dans lequel 80 % des gens sont perdants, d’après Claire Castanet de l’AMF. Cash Investigation ne manque pas non plus l’opportunité de donner la parole auxdits influenceurs qui s’avouent pour certains « peinés » que des gens aient perdu de l’argent à cause d’eux (comme Julien Guirado ou Jazz Correia).

D’autres en revanche assument cette pratique qui est très lucrative pour eux, comme Marc Blata qui, tout en confirmant s’enrichir généreusement grâce à eux, ne s’estime en rien responsable des pertes de ses followers « Je pensais m’adresser à des gens qui ont la pleine capacité de leur cerveau. Perdre 30 000 euros avec du copy trading, c’est que tu es un idiot », avance l’influenceur actuellement au cœur d’une enquête suite à une plainte pour escroquerie.

L’addiction aux paris en ligne

Le numéro de Cash Investigation explore aussi un autre phénomène qui se répand grâce aux réseaux sociaux : le « multi level marketing » des sociétés qui promeuvent justement des formations en trading. Un système pyramidal, illégal donc, qui permettrait de gagner chaque mois des sommes coquettes (à complètement folles) simplement en « recrutant » d’autres personnes. Sauf que l’argent ruisselle ici vers le haut, et jamais vers le bas et qu’encore une fois d’après Cash Investigation, l’immense majorité des « clients » ou « abonnés » ne gagne pas d’argent, mais en perd.

Enfin, le magazine met aussi en lumière le système des sites et applications de paris sportifs en ligne et leur puissance grandissante depuis l’ouverture de la concurrence en 2010, après la promulgation d’une loi poussée par Nicolas Sarkozy. Une mécanique qui joue sur les addictions et peut avoir des conséquences désastreuses voire dramatiques sur la santé mentale. Les sociétés de paris en ligne appellent d’ailleurs les plus gros perdants les « clients VIP ». Un de ces clients qui a dépensé plus de 600 000 euros en dix ans raconte les coups de téléphone de relance des sociétés, les cadeaux pour son anniversaire alors que l’entreprise devrait légalement limiter les joueurs excessifs. Il résume : « Tout ça c’était du pipeau, du vent ».

Ce que ces trois volets mettent tous en avant, c’est tout d’abord la puissance de l’influence : celle d’un professionnel des réseaux sociaux, celle d’une connaissance, ou celle d’un opérateur de paris en ligne. Mais également, qu’en misant, pariant, plaçant de l’argent par ces différents biais, vous n’êtes presque jamais gagnant.

À voir également sur Le HuffPost :

Quentin Bataillon assume sa venue dans TPMP au nom de la « pédagogie » et ne parle pas de démission

Dans « Top Chef » sur M6, ce pas de danse de Paul Pairet n’est pas passé inaperçu