Cas de maltraitance dans les crèches privées: vers la création d'une commission d'enquête à l'Assemblée

Une arrivée dans l'hémicycle qui a un goût de victoire pour La France insoumise. Après plusieurs scandales dans des crèches privées et la sortie de deux livres qui dénoncent des "usines" à bébés, la création d'une commission d'enquête va être proposée à l'Assemblée nationale sous l'impulsion des insoumis.

"La persévérance paie! Un pays qui maltraite ses tout-petits abandonne son avenir", s'est félicitée Mathilde Panot, la patronne des députés LFI sur X (ex-Twitter).

"Des exigences de rentabilité en contradiction avec la qualité de l'accueil des bébés"

Le mouvement de Jean-Luc Mélenchon milite depuis plusieurs semaines pour le lancement d'une commission d'enquête sur ce phénomène.

"Les fonds d’investissement détenant les grands groupes de crèches (...) imposent des exigences de rentabilité qui entrent en contradiction avec la qualité de l’accueil" des bébés avaient regretté les insoumis dans un communiqué début septembre.

Les affaires de soupçons de maltraitance se sont multipliées ces derniers mois, d'un bébé oublié par une puéricultrice dans son berceau à la Celle-Saint-Cloud (Yvelines) à un enfant mort après avoir ingéré un produit toxique dans sa crèche à Lyon en passant par des tout-petits qui n'étaient pas nourris à leur faim.

Des pouvoirs importants pour les députés de la commission d'enquête

Une fois inscrite à l'ordre du jour comme c'est désormais le cas, la création de cette commission d'enquête ne devrait pas être bloquée par l'Assemblée nationale. Pour cela, il faudrait que cette demande fasse faire l’objet d’un vote négatif des trois cinquièmes des membres de l’Assemblée, seuls les députés qui y sont défavorables prenant part au vote. Une manœuvre hautement improbable alors que l'exécutif a expliqué lui-même vouloir mieux contrôler les crèches privées.

Cette commission d'enquête, qui va disposer de pouvoirs importants, de la convocation obligatoire des patrons des grands groupes de crèches privées au fait de pouvoir accéder à tous les documents demandés comme des pièces comptables, ne durera pas plus de six mois, conformément au réglement de l'Assemblée nationale.

Dans un rapport dévoilé en avril dernier, l'Inspection générale des affaires sociales avait déjà dressé une situation très "hétérogène" de l'accueil réservé aux enfants dans les crèches françaises, et a pointé du doigt plusieurs faits de maltraitances des couches peu changées à la privation de sommeil.

Article original publié sur BFMTV.com