Cas de maltraitance dans les crèches privées: Aurore Bergé veut renforcer les contrôles

Cas de maltraitance dans les crèches privées: Aurore Bergé veut renforcer les contrôles

Aurore Bergé a présenté ce jeudi sur BFMTV-RMC plusieurs pistes pour lutter contre les cas de maltraitances dans les crèches privées. La ministre des Solidarités et des Familles veut d'abord "changer la donne" sur la question des contrôles. Elle plaide pour qu'ils soient "beaucoup plus systématiques" et "inopinés" au sein des établissements.

L'ex-cheffe de file des députés Renaissance souhaite également contrôler les grands groupes privés, qui sont quatre à occuper principalement le marché des crèches privés. Pour ce faire, Aurore Bergé veut "changer la loi" et s'appuyer sur le texte qui créer le "service public pour la petite enfance" (SPPE) et doit arriver au Parlement en septembre.

"En gros, je n’avais pas le droit d’aller au siège des grands groupes privés pour dire 'maintenant je veux tous les documents, je veux avoir accès aux contrats de travail, à vos comptes'", a expliqué la ministre.

Les professionnelles "ont peur de devenir maltraitantes"

Cette dernière veut aussi s'attaquer à "la question des professionnelles". Lesquelles ne sont "pas assez nombreuses, parce qu’elles ne sont pas assez rémunérées, valorisées, reconnues et formées", a-t-elle jugé, avant d'ajouter:

"Les professionnelles nous le disent elles-même: elles ont peur de devenir maltraitantes parce qu’elles n’ont pas suffisamment de temps auprès de nos tout petits enfants."

Sur BFMTV-RMC, Aurore Bergé a demandé aux groupes privés de "revaloriser leurs personnels", avant de marteler: "Au 1er janvier 2024, l'Etat, mon gouvernement, met 200 millions d'euros sur la table pour revaloriser les personnels. Mais je donnerais pas un euros de cet argent aux groupes privés si dans le même temps ils n'ont pas des conventions collectives qui sont enfin au niveau."

Repas rationnés, soins minutés, pratique du "surbooking"... Deux livres successifs, paraissant cette semaine, mettent au jour les dérives de certaines crèches privées où la rentabilité est parfois favorisée au détriment du bien être des enfants. Il s'agit respectivement des ouvrages Le Prix du berceau, ce que la privatisation fait aux enfants et Babyzness.

Leur sortie intervient cinq mois après la publication d'un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas), qui avait déjà relevé plusieurs faits de maltraitance. Ce même rapport avait été publié environ neuf mois après la mort tragique d'une enfant de 11 mois, décédée dans une crèche privée à Lyon. L'unique employée de l'établissement, mise en examen depuis, avait reconnu l'avoir aspergée de Destop, un produit caustique.

Article original publié sur BFMTV.com