En cas de malaise voyageur dans le métro de Paris, la doctrine d’intervention va changer, annonce Valérie Pécresse

La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse a dévoilé ce mardi 27 février plusieurs évolutions concernant le métro parisien.
CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse a dévoilé ce mardi 27 février plusieurs évolutions concernant le métro parisien.

TRANSPORTS - C’est une annonce redoutée par tous les voyageurs des transports en commun parisiens. Lorsque le conducteur d’une rame de métro ou d’un RER annonce au micro qu’un « malaise voyageur » est en cours sur la ligne, chacun sait qu’il faut s’armer de patience pour la suite de son trajet. Et pour cause : le trafic est paralysé sur la ligne jusqu’à l’arrivée des secours. Mais ce scénario catastrophe ne devrait bientôt plus se produire.

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La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse l’a annoncé ce mardi 27 février au micro de BFM Business. « On a pris des décisions que j’attendais depuis des années », s’est ainsi félicitée celle qui préside également l’autorité des transports Île-de-France Mobilités (IDFM).

« Sur les malaises voyageurs, nous avons une doctrine qui est absurde, qui n’est pas celle de Londres, pas celle de Tokyo », a-t-elle poursuivi. « Quand quelqu’un s’évanouit dans le métro, au lieu de le sortir de la rame pour le faire respirer, on le garde comme s’il avait eu un choc d’accident de la route, on le met en PLS (position latérale de sécurité), on arrête la rame et on attend que les secours arrivent », a-t-elle précisé.

« On vient enfin d’avoir la validation d’un protocole Samu, donc pour les malaises voyageurs nous n’arrêterons plus les rames de métro », s’est-elle réjouie. Les personnes victimes de malaise seront conduites sur le quai en attendant les secours pour permettre au train de poursuivre sa route. Ainsi, les métros et RER et trains de banlieue ne seront plus obligés de s’arrêter pour ce genre d’incident.

Une mesure mise en place « avant les Jeux olympiques »

La mesure ne réjouit pas tout le monde. « Sortir coûte que coûte une personne saisie d’un malaise dans un train marque une réorientation des tâches, anxiogène, déshumanisante et dévalorisante », s’est aussitôt insurgé FO-RATP, syndicat numéro un chez les conducteurs du métro. « C’est une posture politique qui répond à des injonctions de production pour les Jeux olympiques et paralympiques et qui à terme vise à mettre en difficulté professionnelle les agents de la RATP », ajoute le syndicat.

D’après IDFM, un dialogue social a été entamé à la RATP en février pour déployer cette nouvelle mesure et en discuter avec les conducteurs et agents de station. Un dialogue social ligne par ligne doit avoir lieu au mois de mars, puis les agents seront formés pour une mise en place en juin, « avant les Jeux olympiques », a indiqué IDFM.

Une échéance confirmée par la RATP qui assure que les formations « de l’ensemble des conducteurs de métro et de RER, ainsi que des agents des gares et stations » vont commencer d’ici quelques semaines. Aucune précision sur la nature du protocole retenu ou sur le rôle des agents de la RATP en cas de voyageur à débarquer n’a été apportée.

La présidente de la région Île-de-France assure que « pour ceux qui iront aux JO, on travaille depuis des années sur le plan de transport. Nous serons la première métropole à faire des Jeux 100 % accessibles en transport en commun, et totalement décarbonés. Ça ne s’est jamais fait ». Elle a une nouvelle fois évoqué une application appelée « Transports publics Paris 2024 », qui indiquera les trajets en fonction non pas du temps mais de l’encombrement des transports en commun.

Des chiens renifleurs contre les colis suspects

« De la même façon, pour les colis suspects, dans de nombreux pays, on les sort de la rame, on les pose sur le quai. Nous, nous sommes en Vigipirate donc on ne fera pas ça mais ce qu’on va faire, c’est qu’on va mettre des brigades cynophiles pour renifler les colis et, en un quart d’heure, lever le doute et pouvoir les sortir », a également annoncé la présidente du conseil régional.

Les chiens renifleurs sont une ressource rare et difficile à trouver, essentielle pour les opérateurs de transport afin de fluidifier le trafic sur les lignes où le nombre de bagages abandonnés a considérablement augmenté depuis quelques années.

Valérie Pécresse a également évoqué l’utilisation de méthode plus moderne pour traquer les colis suspects. Elle compte notamment sur les derniers progrès technologiques faits par l’intelligence artificielle, qui devraient permettre de « repérer les colis suspects avec des caméras, afin d’éviter de bloquer les rames pendant des heures ».

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