Cartel du pneu : Michelin, Bridgestone, Continental… Pourquoi des inspections ont lieu chez les fabricants
La Commission européenne soupçonne plusieurs fabricants de pneus de pratique illégale.
Les fabricants de pneus ont-ils voulu tricher avec les lois de concurrence ? C’est ce que craint la Commission européenne. Celle qui traque les pratiques anticoncurrentielles dans l’Union européenne a annoncé des inspections inopinées chez plusieurs spécialistes du secteur. Ces entreprises sont suspectées de "coordination des prix" sur des pneus neufs de remplacement pour les voitures particulières, camionnettes, camions et autobus.
Michelin, le leader du secteur dans le monde, a confirmé être concerné par ces inspections, tout en réfutant les accusations "de pratiques anticoncurrentielles telles qu'évoquées par la Commission européenne dans sa communication de ce jour (mardi 30 janvier), et a fortiori toute pratique de coordination sur les prix".
De même, son concurrent japonais Bridgestone a également confirmé qu'une inspection avait été menée à son siège pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique situé à Zaventem, en Belgique. La firme allemande Continental, l'entreprise finlandaise Nokian et le groupe américain Goodyear ont également confirmé être concernés.
Qu’est-ce que l’entente sur les prix ?
L’entente sur les prix est "un accord ou une action concertée qui a pour objet ou peut avoir pour effet d'empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence sur un marché de produits ou de services déterminés", détaille la DGCCRF. Cette pratique est prohibée, car elle est contraire aux économies de marché qui poussent les acteurs à innover et à faire baisser les prix, ce qui est favorable aux consommateurs.
Que risquent les entreprises concernées ?
Au niveau de l’Europe, la commission européenne qui veille au respect et à l’application du droit européen, est compétente. "Les inspections inopinées constituent une étape préliminaire dans toute enquête sur des pratiques anticoncurrentielles présumées, explique le communiqué de l’organe exécutif. Le fait que la Commission procède à de telles inspections ne signifie pas que les entreprises soient coupables et ne préjuge pas de l'issue de l'enquête elle-même." Aucun délai légal n'est fixé pour mener à bien ce type d'enquête.
Pourtant, l’annonce des inspections a déjà impacté les entreprises cotées en Bourse. Continental a terminé la séance en baisse de 1,51% à 75,88 euros, tandis que Michelin a perdu 0,84% à 30,84 euros.
Les sanctions dépendent de la gravité des faits, du préjudice causé à l’économie et à la situation de l’entreprise. Si l’infraction est caractérisée et que l’entreprise est déclarée coupable, elle risque une amende pouvant aller jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires annuel mondial.
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