La carte des lycées où le taux de réussite au bac a atteint 100 % en 2023
ÉDUCATION - Personne n’y loupe son bac. En 2023, un peu plus de 500 lycées ont obtenu 100 % de réussite (91 % au niveau national) au diplôme qui acte la fin de l’enseignement secondaire et ouvre les portes de l’enseignement supérieur ou de la vie active. Selon les données du ministère de l’Éducation nationale publiées mercredi 20 mars à cette adresse, on note une surreprésentation des établissements privés.
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Ainsi, sur les 506, seuls 75 sont des établissements publics (52 lycées généraux et technologiques et 23 professionnels, visible sur la première carte) contre 431 lycées privés (360 LGT et 71 professionnels).
Et à ce jeu, on note qu’un cercle très fermé de neuf établissements réussissent à ce que 100 % de leurs élèves aient une mention. Deux sont publics : le lycée professionnel du Grésivaudan à Meylan (Isère) et le lycée Henri IV à Paris. Les autres sont tous privés : Stanislas, Saint-Michel de Picpus et Saint-Jean de Passy à Paris, Sainte-Marie à Neuilly-sur-Seine, Notre-Dame à Meudon et Madeleine Danielou à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) et Saint-François d’Assise à Montigny-le-Bretonneux (Yvelines).
Quel mérite d’avoir 100 % de réussite ?
Est-ce à dire que ces établissements sont les meilleurs ? et que c’est là qu’il faut absolument faire sa scolarité ? Il s’agirait là d’un immense raccourci. Déjà parce que l’accès à ces lycées n’est pas possible pour tous les élèves, ne serait-ce que géographiquement ou en raison de sélection à l’entrée. Surtout, le taux de réussite au bac n’est, bien évidemment, pas le seul critère à prendre en compte. Plusieurs autres indicateurs sont publiés par le ministère de l’Éducation, qui pointe une différence entre le taux effectif de réussite et un taux dit attendu.
En effet, en fonction des élèves qui fréquentent l’établissement, de leur parcours scolaire, du milieu socioprofessionnel des parents, les chances d’obtenir le bac différent.
L’Éducation nationale parle alors de valeur ajoutée pour distinguer les établissements qui surperforment. « Cette approche en valeur ajoutée est indispensable car les taux bruts ne permettent pas de différencier ce qui est dû à l’action de l’établissement de ce qui est dû aux compétences déjà développées par les élèves avant leur entrée dans l’établissement », estime le ministère.
Et sur ce critère, le lycée général et technologique Louise Michel à Épinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) fait très fort. Certes, seuls 91 % des élèves ont eu le bac en 2023, mais c’est nettement plus que prévu. Selon les projections du ministère, on aurait pu s’attendre à ce que 74 % des élèves réussissent l’examen final. Idem pour lycée professionnel Clément Ader d’Athis-Mons (Essonne) qui affiche 94 % de réussite, soit 20 points de plus que le taux attendu.
Surtout la réussite au bac n’est qu’un indicateur final de la réussite d’un établissement. Et elle ne prend pas en compte la manière dont un lycée suit ses élèves à partir de la seconde. Car certains n’hésitent pas à interdire le redoublement et à faire partir leurs plus mauvais élèves. Si l’on prend en compte ce critère d’accompagnement, le lycée Gaston Monnerville de Kourou (Guyane) réussit formidablement bien. 90 % des élèves qui y entrent en seconde ressortent avec le bac, alors que le taux attendu n’est que de 72 %.
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