"Ma carrière politique s'arrête aujourd'hui": le maire de Saint-Brévin confirme sa démission

Le maire démissionnaire de Saint-Brevin, dont le domicile a été incendié après l'accueil d'un centre pour demandeurs d'asile, a été reçu par Élisabeth Borne ce mercredi soir après avoir été entendu par la commission des lois du Sénat plus tôt dans la journée.

À la sortie de son rendez-vous avec la Première ministre à Matignon ce mercredi, le maire démissionnaire de Saint-Brévin-les-Pins (Loire-Atlantique) Yannick Morez a confirmé sa démission et appelé à "arrêter la spirale infernale" de violence à l'égard des élus.

"Ma carrière politique s'arrête aujourd'hui", a répété l'édile à la presse, ému aux côtés de la ministre Dominique Faure. "Depuis ce matin, on a essayé de me convaincre de rester mais non, je ne peux pas. C'est une décision qui a été prise avec mes proches, avec ma famille".

En mars dernier, le domicile et les véhicules de Yannick Morez avaient été la cible d'un incendie criminel, après le déménagement vivement contesté d'un centre d'accueil pour demandeurs d'asile existant depuis 2016 près d'une école maternelle de la ville. Elisabeth Borne, qui a dénoncé des actes "inacceptables et inqualifiables", l'élu a été victime de "groupuscules d'extrême droite".

"L'impression d'être pris dans un tourbillon"

"C'est allé trop loin. (...) À côté il y a aussi toute la vie de famille", a encore commenté le maire démissionnaire, qui s'est dit conscient que la fonction de maire concentrait par définition "toutes les attaques".

"Je pense que ça va faire bouger les choses", s'est félicité le maire de cette commune d'environ 14.400 habitants. Après la démission, "je ne m'attendais pas à ce que ça prenne une telle ampleur. J'ai eu comme l'impression d'être pris dans un tourbillon", confie l'élu, qui assure avoir reçu "énormément de messages de soutien", notamment de la part d'autres maires ayant eux-aussi "subi des agressions verbales ou physiques".

Yannick Morez s'est dit "ravi" d'avoir été entendu par la commission des lois du Sénat ce mercredi, puis reçu par la cheffe du gouvernement, qu'il a décrite comme "très à l'écoute". "Elle a été très suprise de tout ce qui est arrivé, parce que c'est quand même allé très loin. Comme je l'ai dit ce matin au Sénat, c'est vrai que c'est allé crescendo jusqu'à cet incendie".

Article original publié sur BFMTV.com

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