"Ma carrière ne concerne que moi": François Fillon réfute des "ingérences russes" dans ses activités

"Ma carrière ne concerne que moi": François Fillon réfute des "ingérences russes" dans ses activités

"Je n'ai pas été concerné directement par des ingérences russes" et ma "carrière professionnelle" dans le privé "ne regarde que moi", a affirmé l'ancien Premier ministre François Fillon, interrogé mardi à l'Assemblée sur sa présence passée au sein de conseils d'administration d'entreprises russes.

François Fillon était auditionné par une commission d'enquête initiée par le Rassemblement national (RN) et consacrée aux "ingérences politiques, économiques et financières de puissances étrangères".

Écouté par les États-Unis

En introduction, l'ancien candidat de droite à la présidentielle a d'abord évoqué ses "36 ans de vie publique", comme député, ministre ou chef du gouvernement de 2007 à 2012.

"Des ingérences étrangères, oui, j'en ai rencontrées, la plupart du temps, elles venaient d'un pays ami et allié qui s'appelait les États-Unis. J'ai été écouté avec le président Sarkozy pendant cinq ans par la NSA", l'Agence de sécurité nationale américaine, a-t-il affirmé.

François Fillon a aussi mentionné "l'espionnage chinois" ou d'éventuelles "ingérences venant de pays comme la Turquie, le Maroc, l'Algérie qui donnent directement des consignes de votes au moment des élections françaises par l'intermédiaire de responsables religieux", a-t-il encore affirmé.

Une reconversion dans le privé pointée du doigt

Interrogé par la commission, il a ensuite évoqué sa reconversion dans le privé et sa présence un temps au sein du conseil d'administration des entreprises russes Sibur (pétrochimie) et Zarubezhneft (hydrocarbure), avant qu'il ne démissionne après l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe.

"En 2017, dans les circonstances que chacun connaît, j'ai quitté la vie publique et de manière définitive; j'ai entamé une carrière professionnelle, qui ne regarde que moi, je n'ai de comptes à rendre à personne, dans le respect naturellement des lois de la République", a-t-il souligné à propos de ses activités de conseil.

"Je suis une personne privée depuis 2017 (...) Si j’ai envie de vendre des rillettes sur la place Rouge, je vendrai des rillettes sur la place Rouge", a-t-il par ailleurs ajouté.

Concernant les deux entreprises russes, l'ancien Premier ministre a souligné qu'il n'y avait "strictement aucune friction entre Zarubezhneft et la France, (c'est) une entreprise qui n'intervient pas en France", mais "principalement en Asie".

"J'ai assisté à un conseil de la société Zarubezhneft" et à un "conseil en visioconférence pour cause de Covid de la société Sibur" avant "ma démission de ces deux conseils d'administration", "dès l'invasion de l'Ukraine", a déclaré François Fillon.

La Russie, "un pays brutal"

Au cours de cette audition, François Fillon est longuement revenu sur ses liens avec la Russie, pays avec lequel il a été amené à travailler à plusieurs reprises durant sa carrière.

"De manière générale, la Russie est un pays brutal dans tout son fonctionnement. C’est un immense pays d’une immense fragilité en raison de ses dysfonctionnements internes", a-t-il commenté.

L'ancien sénateur de la Sarthe s'est également confié sur ses liens avec le président russe Vladimir Poutine, à l'époque où les deux hommes étaient premiers ministres. "J'ai eu une relation assez intense avec Vladimir Poutine pendant ces cinq années. Elle a été très fructueuse pour l'économie française", a-t-il lancé en précisant plus tard qu'il s'agissait d'une relation "professionnelle" et jamais "personnelle".

Article original publié sur BFMTV.com