Caroline Sonrier : « La situation de notre Opéra reste fragile »

Caroline Sonrier, directrice de l’Opéra de Lille, tirera sa révérence le 1er juillet 2025. - Credit:Brigitte BAUDESSON/REA
Caroline Sonrier, directrice de l’Opéra de Lille, tirera sa révérence le 1er juillet 2025. - Credit:Brigitte BAUDESSON/REA

Quand Caroline Sonrier est nommée à la tête de l'Opéra de Lille, en 2001, la prestigieuse maison est fermée pour rénovation depuis plusieurs années. Équipes, programmation, tout est à repenser. Deux ans plus tard, le 9 décembre 2003, le bâtiment imaginé par l'architecte Louis-Marie Cordonnier rouvre ses portes avec un spectacle du chorégraphe américain Bill T. Jones, dans le cadre du lancement de Lille 2004 capitale européenne de la culture. En plus de vingt années passées à la tête de l'institution, Caroline Sonrier aura profondément marqué son histoire. Après une dernière saison, celle qui fait partie des très rares femmes à diriger un opéra s'apprête à tirer sa révérence. Le 1er juillet 2025, elle sera remplacée par Barbara Eckle, ex-directrice de la dramaturgie pour l'opéra et les concerts du festival allemand la Ruhrtriennale.

Le Point : Quels moments forts garderez-vous de cette vingtaine d'années à la tête de l'Opéra ?

Caroline Sonrier : Les premières, qui ont été rocambolesques. Quand je suis arrivée, il y avait très peu de public pour l'opéra, tout était à construire et je sentais que j'avais une responsabilité liée à cette région qui privilégie le social. Je vois l'opéra comme un lieu d'émancipation. Côté programmation, j'ai toujours préféré être dans la création que dans l'exhumation d'œuvres oubliées. L'Opéra de Lille est un lieu de création, pas un musée ! Les productions de Jean-François Sivadier restent pour moi de grands moments. Je suis éga [...] Lire la suite