Caroline Fourest : "Samuel Paty n'a fait qu'appliquer le programme"

Caroline Fourest, auteure de "Génération offensée", ed. Grasset*, fait le point sur la liberté d'expression, quelques jours après l'assassinat de Samuel Paty, professeur d'histoire-géographie, assassiné par un extrémiste après avoir montré les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo à ses élèves.

ELLE. Faut-il, comme cela a été suggéré, montrer les caricatures de Charlie Hebdo dans toutes les écoles au retour des vacances scolaires ?
CAROLINE FOUREST. J'ai proposé au ministre de l'éducation nationale que la première journée de classe soit consacrée à un débat autour de ce qui vient de se passer. On ne peut pas faire revenir les élèves comme si de rien n'était. Ce sera aussi l'occasion de revaloriser le rôle des enseignants, de redire combien leur mission est vitale et demande de l’abnégation. J'ai suggéré que cette discussion se fasse autour d'un documentaire : "C'est dur d'être aimé par des cons" de Daniel Leconte qui revient sur l’affaire des caricatures et le procès intenté à Charlie Hebdo. C'est un outil pédagogique très accessible qui lève les malentendus, qui parlera aux élèves et qui facilitera le travail des professeurs. La pédagogie que menait Samuel Paty, n'était ni une lubie, ni du militantisme, c'est au programme. C'est une mission de l'école publique et laïque, peut-être la plus sacrée, que d'expliquer aux élèves la culture satirique, la liberté d'expression, de former des citoyens libres, capables d'esprit critique... C'est plus que jamais nécessaire dans une société où n'importe quel élève peut être manipulé par le monde et la foule qui surgissent dans son téléphone portable. Samuel Paty n'a fait qu'appliquer le programme. D'ailleurs aucun élève ayant assisté à ce cours ne semble s'en être...

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