Une « Carmen » (très) originale

Une place de Séville encadrée par la caserne des dragons d'Alcala et une manufacture de tabac. Un pont en pierre qui enjambe la scène, côté jardin. Et, au loin, la silhouette de la Giralda, cet ancien minaret reconverti en clocher de la cathédrale Santa Maria de la Sede. Le décor du premier acte de Carmen*, créé à l'opéra de Rouen le 22 septembre, ressemble à s'y méprendre à une gravure conservée à la bibliothèque nationale. Normal ! La mise en scène de cette pièce célébrissime de Bizet programmée par le théâtre des Arts de Normandie, en cette rentrée, se veut aussi fidèle que possible à celle de l'original joué sur la scène parisienne le 3 mars 1875.

« L'idée de proposer au public la toute première version de ce qui est aujourd'hui l'un des opéras les plus célèbres au monde est venue aux équipes du Palazzetto Bru Zane pendant que nous préparions La Vie parisienne d'Offenbach, il y a un peu plus de deux ans », évoque Loïc Lachenal, directeur de l'opéra de Rouen. « L'objectif n'était pas de dire que cette mise en scène est la seule digne d'intérêt ni que celles qui ont suivi ont trahi l'esprit de l'œuvre. Nous voulions juste proposer au public une expérience amusante », déclare Alexandre Dratwiki, directeur artistique de ce centre privé de recherche, spécialisé dans la musique du XIX^e siècle.

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