Cara, ce réseau social que des artistes inquiets de l’IA préfèrent à Instagram

Jon Lam est un artiste dans le jeu vidéo et un défenseur des droits des créateurs. Comme de nombreux dessinateurs, photographes, etc., il a longuement épluché les dernières conditions d’utilisation des plateformes gérées par Meta, relate The Washington Post. Il a été alerté, en mai, par l’annonce dans laquelle le géant de la tech a annoncé considérer “les posts publics sur Instagram comme un matériau d’entraînement [pour ses IA]”. Mais les seules solutions qu’il a pu trouver pour garder la main sur l’utilisation de ses œuvres mises en ligne sur le réseau étaient complexes, et adressées seulement aux utilisateurs de l’Union européenne.

Jon Lam exprime sa “colère noire” auprès du quotidien américain. “Ces entreprises se sont retournées contre leurs clients. On nous a vendu de fausses promesses, les réseaux sociaux étaient censés être conçus pour nous permettre de garder le contact avec nos amis et notre famille, et partager ce que nous étions en train de faire. Dix ans plus tard, ce sont surtout des plateformes qui s’approprient nos données pour entraîner leurs outils.”

Cette colère semble largement partagée, analyse le journal, qui constate : “Des artistes se sont mis à publier et à faire tourner des messages sur Instagram en signe de protestation, et beaucoup annoncent leur départ pour Cara, un réseau social à destination des créateurs artistiques qui bannit les créations par IA et l’entraînement des IA sur ses contenus.”

Jingna Zhang, une fondatrice artiste

Parmi différentes alternatives à Insta, Cara, lancé en janvier 2023, suscite l’engouement, à en croire les chiffres cités par TechCrunch. Cette plateforme gratuite “est passée de 40 000 à 650 000 utilisateurs [dans la première semaine de juin] et s’est aussi hissée parmi les applis les plus téléchargées sur l’App Store”.

Visuellement et dans son utilisation, Cara reprend une partie des codes d’Instagram (et de X, anciennement Twitter), avec son “fil d’images que l’on peut liker, commenter et republier”, résume le Washington Post. La différence majeure tient à ce que “cette plateforme a pris explicitement position contre les outils d’IA générative développés via des entraînements sur des contenus obtenus sans l’accord des artistes, et elle dispose actuellement d’un filtre qui barre le passage à toutes les images créées par l’IA”, rapporte Wired.

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