« Canua Island » : la plage flottante controversée a accosté à la Seyne-sur-Mer

L’île flottante artificielle « Canua Island » vient d’accoster ce lundi au port de la Seyne-sur-Mer, une commune de la métropole de Toulon. Mais ce projet ne fait pas l’unanimité chez les élus locaux.
L’île flottante artificielle « Canua Island » vient d’accoster ce lundi au port de la Seyne-sur-Mer, une commune de la métropole de Toulon. Mais ce projet ne fait pas l’unanimité chez les élus locaux.

ENVIRONNEMENT - Une plage flottante avec piscine… sur la mer. La plateforme privée Canua Island a accosté au port de la Seyne-sur-Mer (Var) ce lundi 22 mai, après avoir quitté dimanche par la mer son site de construction en Italie, a confirmé la préfecture maritime de la Méditerranée.

« Le navire Canua Island est effectivement accosté à la Seyne-sur-Mer, afin d’effectuer une visite de la commission de sécurité », a indiqué à l’AFP un porte-parole de la préfecture maritime de la Méditerranée, dont le siège est situé à Toulon.

Cette île nomade avait quitté ce dimanche soir à 18h43 le port de La Spezia et mis le cap vers la France, selon le site Marine Trafic, qui permet de suivre en direct le trafic maritime à travers le monde.

Un restaurant, un bar lounge et une piscine

Début mai, l’agence de communication de Canua avait indiqué à l’AFP que le navire devait recevoir « courant mai en Italie le passage de la commission de sécurité et conformité ». Les promoteurs du projet avaient indiqué fin mars qu’ils prévoyaient un début d’activité « en mai ».

Plage privée flottante inédite en France, Canua Island est en fait une plateforme de 1 750 m2 posée sur un trimaran à moteur. Elle devrait venir jeter l’ancre au large de Mandelieu-la-Napoule, à 600 m de la côte.

Canua, qui promet une centaine d’emplois et a déjà commencé à recruter, pourra accueillir à son bord jusqu’à 350 personnes, acheminées par navettes. Sur place, elles accéderont à un restaurant, un bar lounge et une piscine d’eau douce.

Le projet a été imaginé et développé par Marc Audineau, ex-numéro 1 mondial en dériveur et ex-athlète olympique, et par le Fidjien Tony Philp, ex-champion du monde de planche à voile, qui a déjà réalisé une plateforme semblable, Cloud 9, aux Fidji.

Un projet qui divise

Soutenue par la mairie de Mandelieu-la-Napoule, l’initiative est fortement contestée par des élus et par l’association Syllau, qui dénonce les risques d’atteinte à l’environnement. Une pétition initiée par cette association a déjà recueilli plus de 7 000 signatures.

L’avocat de Syllau, Eric Lanzarone, a indiqué à l’AFP que « dès que le préfet aura autorisé le mouillage, cette décision fera l’objet d’une procédure de référé devant le tribunal administratif ».

Alors que le projet est pourtant en partie financé par la Banque publique d’investissement (BPI), dans le cadre d’un partenariat avec la région Sud, le président macroniste de la région, Renaud Muselier, a estimé que « l’on doit refuser cette aberration écologique ».

Le projet « suscite une circonspection à laquelle je souscris », lui avait répondu mi-mars le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.

À voir également sur Le HuffPost :

Macron critiqué pour sa « pause réglementaire » sur l’écologie en Europe

À Vittel, la foire aux grenouilles dans le viseur des écologistes