Festival de Cannes : dans « Marcello Mio », Catherine Deneuve est pleine d’autodérision et c’est savoureux

Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni, ici dans « Marcello Mio » de Christophe Honoré.
Jean-Louis Fernandez Catherine Deneuve et Chiara Mastroianni, ici dans « Marcello Mio » de Christophe Honoré.

CINÉMA - Qui mieux que Catherine Deneuve pour jouer Catherine Deneuve ? Ce mardi 21 mai, la star du cinéma français a monté les marches du Festival de Cannes, à l’occasion de la projection de Marcello Mio, dernier long-métrage - tendre et génial - de Christophe Honoré actuellement en compétition dans lequel elle incarne son propre rôle.

L’actrice de 80 ans n’est pas la tête d’affiche du film du réalisateur des Chanson d’amour. C’est sa fille, Chiara Mastroianni. Un été, alors qu’elle semble être en proie à des questions existentielles, la comédienne se réveille d’une sieste, se regarde dans le miroir et voit dans son reflet le visage de son père, Marcello Mastroianni, disparu en 1996.

Découvrez ci-dessous la bande-annonce :

Elle enfile une chemise, un costume, un chapeau et une grosse paire de lunettes pour se glisser dans sa peau. À ses yeux, l’illusion est parfaite. Et alors que tout son entourage prend sa démarche comme une lubie passagère, Chiara Mastroianni, qui désormais parle italien et demande qu’on l’appelle Marcello, s’enlise dans le personnage. Derrière ce récit loufoque, Christophe Honoré nous raconte une histoire drôle, touchante et pleine de poésie qui nous a émus.

Catherine Deneuve fait du volley-ball

Au casting, Chiara Mastroianni, actrice fétiche du réalisateur déjà aperçue dans six de ses longs-métrages (Non, ma fille tu n’iras pas danser, Chambre 212), n’est pas seulement rejointe par sa mère. On y retrouve également l’un de ses meilleurs amis, l’acteur Melvil Poupaud, ainsi que son ex-partenaire, le chanteur Benjamin Biolay. Nicole Garcia et Fabrice Luchini sont aussi de la partie.

De l’entre-soi ? Un peu, mais c’est savoureux. Et notamment grâce à d’improbables scènes collectives les mettant en scène dans des situations dans lesquelles on les aurait peu imaginés, à l’instar de Catherine Deneuve lors d’une partie improvisée de volley-ball. Dans une autre, elle pique une tête dans la mer avec tout le monde.

La grande actrice du cinéma français est pleine d’autodérision. Dans Marcello Mio, elle est parfois maman poule, parfois complètement imbuvable avec le commun des mortels. L’actuel propriétaire d’un appartement dans lequel elle a vécu, à qui elle dit clairement qu’il a un « goût de chiotte », en a fait les frais.

Pas un biopic indiscret

« Elle s’est beaucoup amusée à jouer son propre rôle et ça se voit, déclare Christophe Honoré dans les notes de production, qui la retrouve après avoir travaillé ensemble sur Les Bien-aimés. Même si je craignais qu’elle le refuse étant donné le sujet. Je l’entends encore me dire : ’Oui, bon d’accord, mais on ne va pas en faire tout un plat’. Deneuve quoi ! »

Chiara Mastroianni, ici dans « Marcello Mio ».
Jean-Louis Fernandez Chiara Mastroianni, ici dans « Marcello Mio ».

Elle se montre aussi fragile, comme lorsqu’elle chante son chagrin en musique, dans un air original composé par Alex Beaupain. Marcello Mio raconte une histoire de famille, en partie la sienne. « Une histoire très particulière puisqu’ici le trésor familial et sa mémoire sont une sorte de bien commun, un trésor public pour beaucoup construit et imaginé par tous les films qu’on a vu avec Catherine Deneuve, Marcello Mastroianni et Chiara », continue le réalisateur français.

Ce n’est pas un biopic indiscret, précise le cinéaste. Avant d’ajouter : « J’ai reconstruit cette histoire familiale du point de vue du romanesque par échos et analogies, en rendant flou la frontière entre le romanesque et le réel. » Sa petite famille du cinéma nous ouvre en quelque sorte ses portes à Cannes, et dans toutes les salles de cinéma, où le film est sorti, ce mercredi 22 mai.

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