Cannes : le retour gagnant de Sophie Marceau chez François Ozon

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Après dix ans de films tout à fait dispensables (La taularde, Un bonheur n’arrive jamais seul…), l’actrice française revient au sommet de son jeu dans Tout s’est bien passé de François Ozon, présenté en compétition au festival de Cannes et programmé en salles le 22 septembre.

Une histoire vraie

Le réalisateur de Grâce à Dieu et Potiche adapte le roman d’Emmanuèle Bernheim dans lequel elle racontait la façon dont elle accompagnait son père, à sa demande, dans son suicide médicalement assisté. C’est elle qu’incarne Sophie Marceau face à André Dussolier dans le rôle du patriarche pleinement conscient mais physiquement diminué.

Une pudeur exemplaire

Ni atermoiement ni violon ici : l’héroïne et sa soeur sont dans l’urgence et donc dans l’action. L’euthanasie n’étant pas autorisée en France, discrétion et efficacité sont de mise pour organiser la fin de vie du père en Suisse, en évitant de se faire attraper par les autorités françaises. Mieux encore : grâce au truculent patriarche interprété par Andre Dussolier (candidat cannois évident au prix d’interprétation), l’humour s’invite dans le tragique.

Des questions éthiques

Sans jamais porter de jugement ni faire de prosélytisme, Tout s’est bien passé soulève des questions auxquelles nous pourrions tous être confrontés : et si un parent nous demandait de l’aide à en finir dignement ? Serait-on alors prêt à prendre les risques judiciaires ? Comment supporter cette responsabilité ? …

Sophie Marceau, époustouflante

Parfaitement dirigée par François Ozon, l’actrice impressionne en fille essayant d’abord de changer la décision de son père avant de l’accepter et de l’accompagner. Si elle n’en fait jamais trop et ne laisse jamais ses larmes monter (ou si peu), ce sont les nôtres qui, au final, ne peuvent s’empêcher de couler. Une grande actrice pour un grand film.

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