Cannes : qui est le cinéaste iranien Mohammad Rasoulof ?

Mohammad Rasoulof montrant les portraits des acteurs Missagh Zareh et Soheila Golestani au Festival de Cannes, le 24 mai 2024.  - Credit:Matt Baron/BEI/Shutterstock/SIPA
Mohammad Rasoulof montrant les portraits des acteurs Missagh Zareh et Soheila Golestani au Festival de Cannes, le 24 mai 2024. - Credit:Matt Baron/BEI/Shutterstock/SIPA

« J'ai quitté ma maison avec mon sac à dos, sans mon portable. De ma fenêtre, je voyais la montagne et les murs de la prison où je risquais de retourner », raconte Mohammad Rasoulof, lors d'une conférence de presse à Cannes, entouré des comédiennes Mahsa Rostami et Setareh Maleki. Un exil forcé qu'il résume joliment : « J'ai quitté l'Iran géographique pour rejoindre un autre Iran au-delà des frontières. »

Les traits tirés derrière ses lunettes fumées, s'exprimant en farsi, il raconte comment il a trouvé l'asile politique en Allemagne. Et comment il a çoncu en urgence son nouveau film Les Graines du figuier sauvage, avec la complicité d'une petite équipe. Son œuvre raconte l'histoire d'une famille dont le père devient juge d'instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran, au moment où un immense mouvement de protestation secoue le pays.

La métaphore d'une société et d'une jeunesse sous le joug de la dictature religieuse, mais toujours prête à se soulever. Les Graines du figuier sauvage illustre, selon lui, « un mouvement qui ne s'arrêtera plus ».

Montrer « l'endoctrinement de tout un peuple »

Arrêté de multiples fois, notamment avec son compatriote Jafar Panahi, et emprisonné à deux reprises, Mohammad Rasoulof n'avait pu rejoindre le jury des longs-métrages l'an dernier, à l'invitation du Festival de Cannes. Cette année, lors de la montée des marches du Palais, il a montré les photos de deux acteurs restés en Iran : Missagh Zareh et Sohella Golestani. Tous [...] Lire la suite