Cannes 2024: "Emilia Perez", "Megalopolis", "Anora"... Les films qui ont secoué le Festival

La 77e édition du Festival de Cannes s'achève sans polémique, au terme de quinze jours qui auront été marqués par les projections de films très attendus comme Megalopolis, le projet au long cours de Francis Ford Coppola. Si pour l'heure aucun film ne fait l'unanimité pour la Palme d'or, comme Parasite ou Anatomie d'une chute en leur temps, plusieurs longs métrages ont marqué les esprits des journalistes et des festivaliers.

• "Emilia Perez"

En lice pour une seconde Palme d'or après Dheepan, Jacques Audiard a fait forte impression avec Emilia Perez, comédie musicale sur une narcotrafiquante trans. Si la transition de l'héroïne scelle l'intrigue de départ, le reste du film s'en affranchit vite pour parler des liens familiaux, des violences, de la société mexicaine, Emilia devenant une femme engagée pour aider les familles victimes du narcotrafic.

• "Anora"

Déjà venu à Cannes avec The Florida Project et Red Rocket, l'Américain Sean Baker compte parmi les favoris pour la Palme d'or. Son film Anora suit une strip-teaseuse new-yorkaise et le jeune fils d'un oligarque russe, qui se marient sur un coup de tête à Las Vegas, suscitant la fureur des proches de ce dernier. L'actrice principale, Mikey Madison, 25 ans, vue dans Once Upon a Time in Hollywood et Scream, pourrait décrocher un prix d'interprétation, selon les critiques.

• "Megalopolis"

Porté par Adam Driver, ce projet pharaonique et testamentaire de Francis Ford Coppola met en scène la lutte entre un maire vieillissant et le président de sa commission d'urbanisme qui veut rebâtir la ville à partir d'un matériau révolutionnaire, le Megalon. Le résultat a profondément déçu une grande partie de la presse. The Times of London a critiqué ses "performances à l'emporte-pièce, ses dialogues à l'emporte-pièce et ses images laides" tandis que Libération a évoqué "un péplum rétrofuturiste imbitable et brumeux".

• "Furiosa"

À 79 ans, le réalisateur australien George Miller a une nouvelle fois surpris par sa vitalité avec le cinquième volet de sa saga post-apocalyptique Mad Max. Furiosa raconte la jeunesse, de 10 à 26 ans, de l'héroïne apparue sous les traits de Charlize Theron dans Fury Road en 2015. Dans ce "revenge movie", qui brasse des thèmes comme l'écologie ou le féminisme, Furiosa veut venger sa mère, assassinée par une horde de motards dirigée par le cruel Dementus (Chris Hemsworth).

• "The Substance"

Le film d'horreur The Substance, de la Française Coralie Fargeat, a reçu un très bon accueil. Pour Variety, le film est "bouleversant et retentissant, d'un grotesque désarmant et bizarrement amusant". Mise à la porte le jour de ses 50 ans, la gloire du fitness Elisabeth Sparkle (Demi Moore) décide de s'injecter une substance qui lui permet de produire une meilleure version d'elle-même plus jeune. Ainsi "naît" son avatar Sue (Margaret Qualley), qui va peu à peu prendre sa place et la faire basculer dans la folie.

• "The Apprentice"

The Apprentice, sur les jeunes années de Donald Trump, a suscité une énorme controverse et des menaces de poursuites juridiques de la part de l'ex-président américain, notamment en raison d'une scène dans laquelle Trump viole sa femme, Ivana. Ce film, qui a divisé la critique, dépeint Trump comme un outsider nerveux et naïf essayant de trouver sa place dans le monde sans merci et élitiste de Manhattan grâce à son avocat Roy Cohn, dont il va rapidement épouser les méthodes troubles.

• "Les Graines du figuier sauvage"

À quelques heures de la cérémonie de clôture, Les Graines du figuier sauvage de l'Iranien Mohammad Rasoulouf a fait l'unanimité. Le cinéaste exilé, condamné à huit ans de prison dont cinq applicables, après avoir bravé pendant des années la censure, fait désormais figure de favori pour la Palme d'or. Tourné clandestinement, Les Graines du figuier sauvage suit l'histoire d'un juge d'instruction sombrant dans la paranoïa, au moment où d'immenses manifestations éclatent dans la capitale Téhéran.

Article original publié sur BFMTV.com