Cannes 2024 : « La Belle de Gaza », un documentaire délicat sur des femmes trans d’origine palestinienne

« La Belle de Gaza », film en salle le 29 mai.  - Credit:Pyramide Films
« La Belle de Gaza », film en salle le 29 mai. - Credit:Pyramide Films

On avait quitté Yolande Zauberman en immersion dans le milieu ultraorthodoxe avec M (2018), grand succès critique et public, et César du meilleur documentaire. La revoici avec un nouveau documentaire achevé avant le 7 octobre et projeté en séance spéciale au Festival de Cannes. La Belle de Gaza, c'est une femme trans aperçue dans une rue de Tel-Aviv lors du tournage de M et qui serait venue – avait compris la réalisatrice – de Gaza à Tel-Aviv à pied…

« Moi qui suis obsédée par les frontières et les couples d'ennemis, nous raconte Yolande Zauberman, je me suis dit : elle porte tout en elle. Homme, femme, Palestiniens, Israéliens, musulmans, juifs… Alors la question s'est imposée : comment ça se passe à l'intérieur d'elle ? »

À LIRE AUSSI « Megalopolis » : il faut défendre Francis Ford Coppola ! Dans la première partie du film, la cinéaste retourne rue Hatnufa, où travaillent des prostituées trans, et leur montre les images tournées à l'époque. Qui peut retrouver la trace de « la Belle de Gaza » ? Yolande Zauberman discute avec chacune. « La nuit se prête aux confidences, explique-t-elle, on est dans un espace borderline. Comme un rêve ou un cauchemar. Les gens ont plus de temps, les frontières s'estompent. Et puis la nuit, c'est sensuel. J'aime magnifier les gens. Ces femmes trans, dans les temps anciens, on les voyait comme des demi-déesses. Je voulais leur restituer cette place. »

Leurs souvenirs de petits garçons

Chacune raconte une enfance de petit garçon s [...] Lire la suite