Cannes 2023 : Marco Bellocchio nous raconte « L’Enlèvement »

Quand on rencontre Marco Bellocchio, c’est tout un pan de l’histoire du cinéma italien qui vous revient, de son premier film « Les Poings dans les poches » au « Traître », qui aurait bien mérité la Palme d’or - ou au moins un prix d’interprétation - en 2019. Souvent sélectionné en compétition, récompensé d’une Palme d’or d’honneur en 2021, Marco Bellocchio, 83 ans, n’est pourtant pas un « vieux » cinéaste. Sa mise en scène baroque est d’une grande modernité et sa rage contre les institutions de son pays reste intacte.

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« L’Enlèvement » raconte ainsi avec fracas l’affaire Mortara, du nom du garçon juif enlevé de force à sa famille par les autorités papales, sous prétexte qu’il avait été baptisé et donc qu’il appartenait à la chrétienté, un sujet qui a également intéressé Steven Spielberg. « Je ne connaissais pas l’histoire dans les détails mais c’est un épisode historique très important dans l’histoire italienne, l’un des derniers enlèvements d’enfants opéré par l’Église en Italie. À l’époque, Bologne appartenait à l’État pontifical qui était en pleine crise, sur le point de disparaître, alors que l’Italie, elle, allait devenir un État-nation.

Ce rapt a suscité un grand scandale, non seulement en Italie, mais aussi dans le monde entier, aux États-Unis, au Royaume-Uni et même en France où Napoléon III, qui a toujours défendu le pouvoir et l’autorité, a suggéré au pape qu’il aurait ...


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