Cannes 2023 jour 10 : la surprise Tarantino, des milliers de bravos et une interview sous l'eau, les 7 moments qu'il ne fallait pas louper

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Comme chaque année, l'équipe d'AlloCiné est présente sur la Croisette afin de vous faire vivre le Festival de Cannes. Un Festival durant lequel il y a des films, bien sûr, mais également des à-côtés parfoits étonnants. Voici ce qu'il fallait retenir du 10ème jour de festivités !

Tarantino présente son film surprise...

Dans le Théâtre Croisette de la Quinzaine des Cinéastes bondé de monde, les festivaliers ont retrouvé Quentin Tarantino non pas avec un film original, mais avec un film qui le passionne et qu'il a présenté en ces termes :

"Cet après-midi, nous allons voir, en 35 MM, Légitime Violence de John Flynn ! Juste pour le remettre en perspective, je l’ai vu le soir de sa sortie à Los Angeles, en 1977. Je l’ai vu avec ma mère et son mari de l’époque (…), mais ce n’est pas parce qu’on avait hâte de le voir, c’est parce qu’il passait en double séance avec Opération dragon [film de Bruce Lee, ndlr]. (…) Il est passé le premier, mais on me l’avait déjà tellement raconté à l’école, que j’avais l’impression de l’avoir déjà vu. Mais quand les lumières se sont éteintes et que le projecteur a lancé la copie 35 MM [de Légitime Violence], j’ai oublié tout d’Opération dragon. Et c’est pour ça que [je passe ce film] aujourd’hui."

En bon transmetteur, Tarantino a donc été chercher un film des années 1970, période qui lui est chère et à laquelle il a consacré une grande partie de son ouvrage Cinéma spéculations. Il a ensuite donné une masterclass sur ses souvenirs du cinéma des années 70. Il en a profité pour recommander la trilogie informelle de John Flynn constituée de Échec à l'organisation, Légitime Violence et Les Massacreurs de Brooklyn. Un vrai (et grand) moment de cinéma et de passion !

... et croise par hasard son pote Robert Rodriguez !

Interview au soleil en terrasse avec Robert Rodriguez, invité à présenter son thriller Hypnotic en Séance de Minuit près de 30 ans après son Desperado. A l'époque il était accompagné par un certain Quentin Tarantino... qui est lui aussi sur la Croisette en cette fin de festival 2023 pour une séance-surprise à la Quinzaine des Cinéastes.

Les deux compères ne s'étaient pas prévenus de leur venue respective à Cannes cette année : Robert Rodriguez nous a ainsi révélé qu'ils se sont croisés complètement par hasard dans le même restaurant la veille ! Leur "cantine" cannoise assurément, où les deux cinéastes ont pu partager un dîner et parler cinéma (évidemment) avant de se donner rendez vous pour trinquer à la soirée de clôture de la Quinzaine.

Le dernier Kitano

Annoncé comme l'ultime long-métrage de Takeshi Kitano, Kubi est présenté dans la sélection Cannes Première. Fresque historique, film de sabre, farce... L'oeuvre est difficile à appréhender tant elle multiplie les pistes, varie les genres et perd gentiment le spectateur. Quant à Kitano acteur, il se distribue dans un rôle de bêta rustre et lâche, un masochisme au diapason d'un film qui se plaît à s'automutiler en permanence.

On replonge avec Eric Serra !

Il y a 35 ans, Le Grand Bleu était dévoilé au Festival de Cannes durant une projection Hors Compétition houleuse... avant de connaître un immense succès public (plus de 9 millions d'entrées).

Si Eric Serra, compositeur de la légendaire musique du film, confie ne pas se souvenir de cet épisode cannois, il est revenu à notre micro, avec beaucoup de générosité, sur la création de cette bande originale, entre plongées avec Luc Besson et Jacques Mayol pour s'imprégner des sensations de l'apnée, utilisation de sonorités "sonar" et "baleine" (et pas "dauphin", contrairement aux idées reçues) pour nourrir ses nappes sous-marines, et éviction de la version US du long métrage dont la musique sera confiée à un autre maestro (Bill Conti).

Cette interview, c'était l'occasion aussi d'évoquer la tournée de ciné-concerts autour du Grand Bleu (https://www.gdp.fr/fr_FR/artistes/le-grand-bleu), qui lui permet de jouer en public et avec beaucoup d'émotion, à la note et l'image près, une partition qu'il n'avait pas revisitée depuis plus de trente ans.

La plus longue standing ovation de Cannes 2023 ?

A Cannes, à la fin de la projection d'un film, la standing ovation est de mise. Plus longue elle est, plus le film est censé être apprécié par les spectateurs qui peuvent témoigner en direct leur satisfaction aux réalisateurs/rices et acteur/rices souvent présents dans la salle. Le record d'applaudissements est détenu jusqu'ici par Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro, qui pendant 22 minutes a tenu les festivaliers debout, lors de l'édition cannoise de 2006. Aujourd'hui c'est un autre film magnifique qui a été ovationné pendant plus de 15 minutes, s'il vous plaît, si l'on compte les applaudissements effrénés dans le noir dès le début du générique.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que c'était mérité : Rien à perdre de Delphine Deloget, présenté à Un Certain Regard, s'impose comme l'un des films les plus bouleversants du Festival. Centré sur le combat sans merci d'une mère privée de son enfant placé en foyer à la suite d'un accident domestique, il est porté par Virginie Efira plus ancrée et vraie que jamais, entourée du bluffant Alexis Tonetti et d'un Félix Lefevbre (Eté 85 / Suprêmes) métamorphosé.

Le Maroc côté doc

Pour son premier long-métrage, Asmae El Moudir choisit la forme du documentaire. Avec La Mère de tous les mensonges, la réalisatrice de 33 ans livre un film qui convoque la mémoire meurtrie de sa famille, victime comme beaucoup de Marocains d'une répression sanglante au début des années 1980. La forme rompt avec le documentaire au sens strict, la cinéaste n'hésitant pas à recréer les scènes douloureuses dans des dioramas fascinants de réalisme.

Moretti, roi de la pop

Il concourt pour une seconde Palme d'or avec Vers un avenir radieux. Nanni Moretti revient à Cannes avec un film à la nostalgie assumée et à l'élégance souveraine. En bon sale gosse du cinéma italien, il ne peut s'empêcher de donner quelques coups de griffe. Il s'en prend ici à Netflix dans une scène d'anthologie qui en dit long sur son amour du cinéma, resté intact malgré les années. Le tout au son de cette pop italienne que Moretti aime tant.

A demain pour de nouvelles radieuses aventures cannoises !

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