Canicule: malgré la crise des urgences, le ministre de la Santé assure que "l'hôpital fera face"

La canicule qui plombe le sud et l'est de la France devrait encore durer et même s'intensifier quelques jours. Une cellule de crise a même été convoquée ce jeudi par la Première ministre, alors que 19 départements sont placés en vigilance orange canicule ce vendredi.

Si le gouvernement est en alerte, c'est parce que la canicule met en situation de danger les populations les plus vulnérables: à savoir les aînés, les jeunes enfants, les personnes handicapées ou isolées. En 2022, plus de 60.000 personnes ont été victimes de la chaleur sur le continent européen, selon une étude de l'Inserm.

Tension dans les services d'urgences

Or les hôpitaux, qui sont confrontés à une situation de crise face au manque de soignants, craignent un nouvel afflux de patients, puisqu'ils sont déjà contraints de fermer ou de "filtrer" l'entrée de nombreux services d'urgences. Plusieurs représentants d'urgentistes ont jugé cette semaine l'ampleur de ces fermetures "plus grave" qu'en 2022.

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, interrogé sur franceinfo ce vendredi, a voulu se montrer rassurant: "L'hôpital a fait face, l'hôpital fera face, (...) l'organisation du système de santé, elle est extrêmement robuste et elle sera robuste face à cet épisode de chaleur".

"Je ne dirais pas que la situation est plus grave", a répondu le ministre de la Santé qui a par ailleurs décidé de réactiver le numéro vert Canicule info service dès ce vendredi ( 0800.06.66.66).

"Elle est toujours tendue, et elle sera tendue après l'été aussi, il n'y aura pas tout d'un coup un retour à la normale. On a un problème de disponibilité des professionnels de santé," a-t-il poursuivi.

"C'est vrai qu'on a partout sur le territoire des zones de tension, mais aujourd'hui on les anticipe mieux".

"Avoir le réflexe d'appeler le 15"

"Le passage par le 15 fait qu'aucun Français qui a besoin de soins n'est resté sans réponse médicale", a assuré Aurélien Rousseau tout en rappelant qu'il faut avoir le "réflexe" d'appeler ce numéro "au moindre malaise pour être orienté dans le système de santé".

Cet été, "les hôpitaux et notamment hôpitaux universitaires ont joué leur rôle de plateforme et d'appui aux hôpitaux plus petits qui, quelquefois, n'arrivent pas à tenir", a-t-il poursuivi. Les fermetures ponctuelles ciblées permettent d'avoir "des hôpitaux qui restent ouverts la journée" ou fermés uniquement "en nuit profonde".

"Ce n'est pas satisfaisant" mais cela "permet de maintenir, dans des territoires où on ne pourrait plus, une offre de soins", a encore avancé le ministre.

Pourtant, les trois-quarts des assistants de régulation médicale chargés d'absorber les appels du 15 se sont mis en grève en début de semaine, "épuisés" par un fort surcroît d'activité. Une grève qui "n'aura pas de conséquences sur la prise en charge" selon le ministre car "le régime juridique fait qu'ils sont au travail même s'ils sont grévistes".

Article original publié sur BFMTV.com