Candidate RN, Malika Sorel-Sutter "assume" avoir eu des échanges en décembre avec Emmanuel Macron

Deux jours après avoir intégré la liste RN aux Européennes, Malika Sorel-Sutter doit déjà s'expliquer. D'après nos confrères du Canard enchaîné, l'essayiste a "assailli Macron de SMS en janvier dernier pour devenir ministre".

Après avoir pris la parole lors des états généraux de l'immigration du Rassemblement national ce mardi 26 mars, Malika Sorel-Sutter a "assumé" au micro de BFMTV avoir "eu des échanges avec Emmanuel Macron en décembre".

Un parallèle avec le général de Gaulle

L'ancienne membre du Haut Conseil à l'intégration durant le quinquennat de Nicolas Sarkozy a écrit plusieurs essais sur l'immigration et ce qu'elle appelle la "décomposition de la France". Elle a également travaillé avec d'autres hommes de droite comme Dominique de Villepin ou François Fillon.

"Quelqu'un m’a donné son portable", a-t-elle justifié ce mardi, "m’a supplié de l’appeler pour lui faire entendre raison parce qu’il estimait que Macron prenait des décisions à rebours des intérêts de la France. Il a récupéré quelques éléments de langages pour ses vœux aux Français."

Dans son dernier SMS, elle lui aurait dit que "le général de Gaulle avait à ses côtés Couve de Murville et André Malraux et qu'Emmanuel Macron avait à ses côtés Stéphane Séjourné et Rachida Dati". Elle aurait ainsi conclu: "Monsieur le président, je ne peux imaginer que vous soyez insensible et indifférent à l’image que vous laisserez dans l’histoire de France. Est-ce que vous allez agir ou pas?"

Bardella prévenu

Interrogée sur le fait d'avoir demandé au chef de l'État d'être nommée ministre, Malika Sorel-Sutter a une nouvelle fois "assumé", tout en laissant une ambiguïté. "J’ai dit et j’assume d’avoir voulu servir la France où je suis", a-t-elle répondu. "Ce que j’ai constaté c’est que mes idées, Macron ne veut pas les porter."

Quoiqu'il arrive, Emmanuel Macron "n'est absolument pas sur (s)a ligne". "Il est sur une ligne anti-républicaine, a-t-elle assuré. Il l’assume. Et donc je n’avais rien à faire chez Macron."

"Je voudrais appeler pour terminer le président de la République à avoir le courage d’un débat avec moi sur les questions de l’identité de la France", a-t-elle alors lancé.

Pas de quoi donc éclabousser la campagne du parti d'extrême droite aux prochaines élections, d'après l'essayiste taxée d'"opportunisme" par le chef des Républicains Éric Ciotti. Selon elle, le président du RN Jordan Bardella "sait parfaitement" qu'elle a "toujours voulu servir la France". "Je suis une femme qui assume tout ce qu’elle a fait."

Article original publié sur BFMTV.com