Cancers pédiatriques : «On peut vraiment s’interroger sur les causes environnementales»

Le calvaire de Shiloh, morte à 12 ans d’un angiosarcome mammaire, soulève des questions sur la prise en charge et les causes des cancers pédiatriques.

Shiloh, une adolescente de 12 ans, est morte d’un cancer au sein gauche, en décembre 2021. La jeune fille a été emportée en moins d’un an par un angiosarcome mammaire, une tumeur vasculaire rarissime au pronostic très sombre. Ses parents, qui dénoncent l’errance médicale et une série d’erreurs de prise en charge, aujourd’hui, portent plainte.

Ce drame, qui rappelle que le cancer touche aussi l’enfance et l’adolescence, soulève plusieurs interrogations. Les cancers pédiatriques sont-ils bien diagnostiqués? Assiste-t-on à une «épidémie de cancers chez les enfants», comme l’affirment certains chercheurs? Pourquoi les enfants développent des cancers alors qu’ils ne fument pas, ne boivent pas, et n’ont pas, derrière eux, cinquante ans de mauvaise alimentation?

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Les chiffres sont stables, autour de 2500 nouveaux cas par an

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Malgré un taux de survie de 80% à cinq ans, souvent synonyme de guérison, le cancer reste la première cause de décès par maladie chez l’enfant de plus de 1 an, et deux tiers de ceux qui ont survécu ont ou auront des séquelles, parfois irréversibles, liées aux traitements. Pire, l’incidence de ces cancers a progressé de 18% entre 2003 et 2019, selon les données de la Caisse nationale d’assurance-maladie. Une «fausse information», selon la Société Française de lutte contre les cancers et leucémies de l'enfant et de l'adolescent (SFCE) et l’Institut Gustave Roussy (Villejuif), où le Dr Christelle Dufour, cheffe du département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent, conteste la fiabilité des statistiques. «Nous nous fions au Registre national des cancers de l’enfant (RNCA), régulièrement mis à jour avec les données de l’assurance-maladie et celles des hôpitaux. Les chiffres sont globalement(...)


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