Cancer du poumon : vers des traitements combinés

En complément de la chirurgie, de la chimiothérapie et de la radiothérapie, les thérapies ciblées et l'immunothérapie viennent enrichir un arsenal de lutte contre le cancer du poumon de plus en plus efficace.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°910, daté décembre 2022.

Un vrai changement. "Impensable il y a encore quelques années, il est aujourd'hui possible, même en présence de métastases, de contrôler l'évolution de la maladie pendant près de dix ans ", insiste le Pr Christos Chouaid, pneumologue au Centre hospitalier intercommunal de Créteil.

En effet, face à cette entité multiple que sont "les" cancers du poumon (il en existe près de 100 types différents, le plus fréquent est celui dit non à petites cellules, CPNPC), des progrès considérables ont été réalisés. Résultat : le pronostic hier encore très sombre ne cesse de s'améliorer. Classiquement, trois approches, parfois combinées selon l'extension du cancer au moment du diagnostic, l'âge du patient et d'éventuelles autres maladies, sont proposées : la chirurgie (réalisable dans un cas sur cinq, le cancer étant souvent découvert trop tardivement), la chimiothérapie et la radiothérapie.

Mais en 2022, on peut en plus compter sur deux vagues majeures d'innovations récentes, les thérapies dites ciblées et l'immunothérapie. Deux avancées pourtant toujours mal connues du grand public, comme le prouve un sondage réalisé auprès d'un millier de personnes de plus de 18 ans en juillet dernier, où elles ne sont citées que par un Français sur cinq.

Rechercher les talons d'Achille de la tumeur

Les thérapies dites ciblées sont réservées aux tumeurs retirées chirurgicalement dont l'analyse génétique moléculaire - réalisée dans la trentaine de plateformes existant en France - permet de révéler la présence de mutations génétiques particulières (Egfr, Kras, Braf, ALK…). Autant de talons d'Achille de la tumeur sur lesquels il est parfois (dans 15 % des cas) possible d'agir spécifiquement avec ces traitements précisément dirigés contre cette mutation, plus efficaces que la chimiothérapie et moins générateurs d'effets secondaires.

La seconde, c'est l'immunothérapie, une démarche qui consiste à stimuler l[...]

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